Un appel à la mobilisation a été lancé, pour protester contre une décision du gouvernement concernant les remises sur les médicaments génériques consenties par les laboratoires. Ces ristournes constituent une part signicative de la marge des officines, dont une écrasante majorité devrait garder leurs portes fermées samedi 16 août.

( AFP / FRED TANNEAU )
Dans le cadre d'une journée de mobilisation contre la baisse des remises commerciales sur les génériques décrétée par le gouvernement, neuf pharmacies sur dix seront fermées samedi 16 août, anticipe l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (Uspo).
"92% des pharmacies françaises prévoient de fermer ce samedi 16 août", affirme le syndicat professionnel à l'origine de cette initiative. "Dans un grand nombre de territoires, 100% des pharmacies seront fermées", ajoute l'Uspo s'appuyant sur un sondage réalisé du 12 au 13 août auquel ont répondu 4.500 pharmacies d’officine, dont 58% non adhérentes à l’Uspo. Sous le slogan "fermer un jour pour ne pas fermer pour toujours", cette action fait suite à la décision du gouvernement de réduire le plafond des remises sur les génériques, mesure actée par un arrêté publié le 6 août au Journal officiel.
A compter du 1er septembre, les remises seront plafonnées à 30% maximum du prix du générique, contre 40% actuellement. D'autres baisses successives sont programmées pour atteindre 20% en 2027. Les ristournes consenties par les laboratoires constituent un élément de la rémunération des pharmaciens, représentant un tiers de leur marge.
"Cadeau à l'industrie pharmaceutique"
Déclarées à l'Assurance maladie, elles permettent aussi à l’État d’identifier les industriels ayant consenti des rabais, afin de leur imposer ensuite des baisses de prix et ainsi réduire les dépenses de santé. L’Uspo demande "la suspension immédiate de cet arrêté, qui menace gravement la survie de milliers d’officines de proximité", en menaçant d'éventuelles "autres actions inédites" en septembre.
Les pharmaciens alertent sur un risque d'aggravation les pénuries de médicaments en incitant les laboratoires à se tourner vers des marchés étrangers plus rémunérateurs pour les génériques. "C'est la mort garantie des pharmacies qui sont fragiles", tandis que "les grosses pharmacies pourront résister dans un premier temps en licenciant du personnel", a déclaré à l'AFP Patrick Raymond, président de l'Uspo des Bouches-du-Rhône. "On détruit le maillage au profit d'un cadeau fait à l'industrie pharmaceutique", dénonce-t-il. "Les génériqueurs vont vendre les médicaments sur les marchés qui paient mieux, voilà ce qui va se passer".
Cette journée de fermeture placée entre un jour férié et un dimanche ne fait toutefois pas l’unanimité: la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) , premier syndicat majoritaire, ne s'est pas associée à cet appel, estimant que nombre d'officines avaient de toute façon déjà prévu de fermer à cette date.
En revanche, l'intersyndicale (Uspo, FSPF, UNPF, Federgy, UDGPO) qui cherche à rallier l'opinion publique à sa cause, prévoit une fermeture des pharmacies le 18 septembre puis "tous les samedis à compter du 27 septembre".
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