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JO-Grande déception pour Agbégnénou, qui se console avec le bronze
information fournie par Reuters 30/07/2024 à 19:40

par Vincent Daheron

Clarisse Agbégnénou, championne olympique en titre, a vécu mardi une grande déception aux Jeux de Paris en étant contrainte de se contenter de la médaille de bronze dans la catégorie des moins de 63 kg en judo.

Quelques secondes après le ippon infligé à l'Autrichienne Lubjana Piovesana pour arracher le seul métal qui manquait à son palmarès, la Française de 31 ans a fondu en larmes pendant qu'elle formait un coeur avec ses doigts en direction du public de l'Arena Champ-de-Mars.

"Je suis déçue parce que je voulais leur ramener une autre couleur de médaille", a commenté la désormais quadruple médaillée olympique après l'argent de Rio de Janeiro en 2016 et l'or individuel et par équipes de Tokyo en 2021.

Sa quête d'une deuxième couronne olympique consécutive a pris fin à 15 secondes du terme de sa demi-finale, quand elle s'est faite surprendre par la Slovène Andreja Leski, récompensée d'un waza-ari, qu'elle avait pourtant vaincue lors de leurs cinq précédents combats.

"Il y a encore beaucoup d'énervement d'avoir fait un choix tactique pas très judicieux qui m'a coûté une finale olympique. Surtout quand je vois la Slovène qui gagne (en finale)", a-t-elle avoué. "Ça fait mal parce que, pour moi, j'étais au-dessus."

Sonnée, l'Arena Champ-de-Mars s'est soudainement éteinte, tout comme les espoirs de la Rennaise de devenir la deuxième judokate à conserver son titre en moins de 63 kg après la Japonaise Ayumi Tanimoto en 2004 et 2008.

"Anéantie", Clarisse Agbégnénou a dit n'avoir trouvé la force de retourner au combat pour le bronze qu'une fois cette petite finale lancée.

"J'ai essayé de trouver les leviers qui pourraient lui permettre de ne pas tout abandonner, de ne pas tout lâcher car une championne n'abandonne pas", a expliqué plus tard son entraîneur, Ludovic Delacotte.

Depuis trois ans, le chemin n'a pas été linéaire pour la sextuple championne du monde.

MATERNITÉ

Après les Jeux de Tokyo, elle s'est absentée plus d'un an des tatamis en compétition pour la naissance de sa fille Athéna en juin 2022. Conjuguant de front entraînement de haut niveau et maternité, elle s'est investie "pour montrer aux femmes que tout est possible", disait-elle en juin dernier.

C'est avec sa fille dans les bras qu'elle s'est consolée après l'obtention du bronze, sous les notes de "Que je t'aime" de Johnny Hallyday, tandis que le public tricolore retenait ses larmes. "Je vais lui mettre la médaille autour du cou et je vais faire plein de photos", souriait Clarisse Agbégnénou.

Son retour à la compétition a été marqué par des hauts et des bas. Côté positif, un sixième titre mondial acquis en 2023 à Doha, 11 mois après son accouchement, et une médaille de bronze obtenue l'année suivante à Abu Dhabi.

Côté négatif, une défaite en quarts de finale des championnats d'Europe 2023 et une polémique avec la Fédération française de judo lors du Grand Slam de Tel Aviv, en février 2023, quand l'instance l'avait privée d'entraîneur fédéral puisqu'elle souhaitait porter le kimono de sa marque partenaire plutôt que celui de l'équipe de France.

La sixième mondiale était arrivée aux Jeux de Paris gonflée d'une immense confiance après ses 14 victoires en 15 combats sur l'année 2024, dont un septième titre au Grand Slam de Paris l'hiver dernier.

Mardi, elle a eu un début de tournoi difficile : une victoire dans le golden score après sept minutes de combat contre l'Israélienne Gili Sharir pour son entrée en lice puis un succès grâce à un waza-ari dans les dernières secondes de son huitième de finale face à la Brésilienne Ketleyn Quadros.

On la pensait alors lancée quand elle a expédié la Kosovare Laura Fazliu en 34 secondes lors des quarts de finale mais le rêve s'est brisé un peu plus tard sur Andreja Leski, avant la consolation.

"Je me dit que c'est incroyable, après tout ça, après une grossesse, revenir de maternité, une petite en bas âge que j'allaite toujours, c'est un exploit, c'est ouf", a su tout de même apprécier Clarisse Agbégnénou. "Il faut le temps que je réalise pour me dire que je peux être fière de moi et du chemin parcouru."

(Reportage de Vincent Daheron)

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