Ce léger pic de croissance devrait s'accompagner d'un petit recul, par contrecoup, au 4e trimestre.

( AFP / MIGUEL MEDINA )
Billetterie, tourisme, droits de rediffusion... L'Insee a livré mardi 9 juillet ses prévisions d'impact des Jeux olympiques sur la croissance française : +0,3 point de PIB au 3e trimestre.
"L'impact des recettes de billetterie et de droits de rediffusion serait d'environ +0,25 point de PIB, auquel il convient d'ajouter les effets d'entraînement, notamment sur le tourisme (hébergement, restauration et transport), ainsi que les primes pour les fonctionnaires présents tout au long des Jeux", aux effets économiques plus "incertains" mais qui pourraient engendrer un surcroît de croissance trimestrielle de 0,05 point, indique l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) dans sa dernière note de conjoncture.
Au total, le PIB progresserait de 0,5% au 3e trimestre et de 1,1% sur l'ensemble de l'année 2024. "L'activité marquerait le pas par contrecoup en fin d'année", ajoute l'Insee, qui anticipe une contraction de 0,1% du produit intérieur brut (PIB) au 4e trimestre .
L'impact des Jeux olympiques (26 juillet-11 août) et paralympiques (28 août-8 septembre) sur l'économie serait ainsi comparable à celui des Jeux de Londres, qui avaient dopé l'économie britannique à hauteur de 0,2 à 0,4 point de PIB au troisième trimestre 2012, marqué par une croissance totale de 1%.
Alors que les économistes sont souvent réticents à l'heure de comparer l'impact de différentes éditions des Jeux, l'Insee assume le parallèle entre les éditions 2012 et 2024. "Londres et Paris sont deux capitales européennes majeures d'économies développées , touristiques, avec des infrastructures urbaines établies", argumente l'organisme statistique, rejetant à l'inverse les comparaisons "moins pertinentes" avec les Jeux de Rio en 2016 ou ceux de Tokyo en 2021.
Pour les JO-2024, l'essentiel du coup de fouet sur la croissance est lié à la vente de billets (+0,15 point de PIB, soit 1,2 milliard d'euros de recettes pour le comité d'organisation) et de droits de diffusion (+0,1 point de PIB, soit 750 millions de recettes), que l'Insee a choisi de comptabiliser au troisième trimestre.
"Léger pic" de croissance
Même si la vente de billets pour les Jeux a débuté en 2023, elle est en effet mesurée "au moment où elle est consommée par le public", c'est-à-dire lors des épreuves olympiques et paralympiques, explique l'Insee. La même logique prévaut pour les droits de diffusion.
Le soutien apporté par les JO-2024 à la croissance française ne serait que très ponctuel et ne se répéterait pas au quatrième trimestre, selon ses prévisions. Si l'évènement devrait entraîner une hausse de la consommation dans certains secteurs (hébergement-restauration, transport) , celle-ci aurait un effet négligeable sur la croissance du troisième trimestre. L'Insee prend l'exemple des achats de télévisions, qui ont parfois tendance à augmenter pendant les grands évènements sportifs comme la Coupe du monde de football. Ces achats soutiennent certes la consommation, mais ils se font souvent au détriment d'autres dépenses , ce qui neutralise leur effet bénéfique sur la croissance.
Début avril, l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) avait lui anticipé un "léger pic de croissance" lié aux JO au 3e trimestre, pour lequel il attendait une croissance totale de 0,3%, avant un ralentissement à 0,1% de croissance entre octobre et décembre. En mai, une étude du Centre de droit et d'économie du sport (CDES) avait estimé que les Jeux devraient générer entre 6,7 et 11,1 milliards de retombées économiques pour Paris et sa région , où se dérouleront la majorité des épreuves.
Mais dans ces travaux commandés par le comité d'organisation et le Comité international olympique (CIO), les retombées s'étalent sur près de 20 ans, entre 2018 et 2034. Les chiffres du CDES "ne sont pas directement comparables avec les impacts sur la croissance de court terme" dévoilés mardi par l'Insee, ont d'ailleurs averti les statisticiens nationaux.
L'étude publiée en mai s'intéresse notamment aux "effets rémanents" (post-Jeux) de l'évènement et intègre dans son calcul des "effets multiplicateurs", contrairement à l'Insee qui rend uniquement compte de "l'effet direct de court terme", au 3e trimestre 2024.
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