Issue de la société civile, Monique Barbut a défendu devant la Commission du développement durable sa ligne pour la politique énergétique française, qu'elle souhaite cohérente avec une "écologie du quotidien", combinant nucléaire et renouvelables.
Monique Barbut, à la Conférence de l'ONU sur le changement climatique, en 2016, à Marrakech ( AFP / FADEL SENNA )
"En ce qui me concerne, je l'ai dit, je le répète : je ne suis pas pour une écologie punitive, je veux une écologie que les gens comprennent, à laquelle ils adhèrent". Face aux députés, la nouvelle ministre de la Transition écologique Monique Barbut a plaidé pour une politique énergétique combinant ressources du parc nucléaire français et énergies renouvelables, répondant au passage à des accusations venues de l'extrême droite sur une prétendue hostilité à l'atome. Ces critiques sont émises sur la base de ses activités passées au sein d'organisations écologistes dont le WWF.
"Je considère (...) que notre système énergétique a besoin de ses deux jambes pour marcher: énergies renouvelables et le nucléaire. Vous constaterez, je l'espère, que je ne suis pas une anti-atome", a-t-elle affirmé lors d'une audition devant la commission du Développement durable de l'Assemblée nationale, vendredi 24 octobre.
Elle répondait au député Sébastien Humbert (RN), qui reprenait des critiques selon lesquelles Mme Barbut, ex-présidente de WWF France, serait défavorable au nucléaire. "Contrairement à ce que vous avez bien voulu laisser croire", a poursuivi Mme Barbut, "c'est une nécessité pour poursuivre l'électrification des usages, et pour répondre à un impératif qui vous tient à cœur: la souveraineté énergétique" .
"Je suis convaincue qu'il existe une voie pour une écologie concrète du quotidien, accessible aux Français", a-t-elle affirmé aux députés en préambule. "Il nous faut aussi trouver des solutions pour la nature, car nous avons tous aussi un lien affectif avec la nature. Ce lien, nous ne pourrons pas le renforcer sans partir de l'échelle locale, partir des territoires, sans revenir à la vie quotidienne, à une écologie que les gens comprennent et à laquelle ils adhèrent", a-t-elle poursuivi.
Une figure expérimentée et respectée de la diplomatie environnementale
Mme Barbut, 69 ans, a été nommée le 13 octobre ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité et des Négociations internationales sur le climat et la nature, son premier poste gouvernemental. Elle n'a jamais été élue, étant passée par des postes de fonctionnaire française puis internationale, en plus de la présidence de WWF France.
"Je suis issue de la société civile, et je suis venue au gouvernement par conviction pour ce combat de l'écologie. Cela vaut à la fois pour la lutte contre le dérèglement climatique, contre les pollutions, contre l'effondrement de la biodiversité terrestre et marine, mais aussi pour une gestion durable des ressources halieutiques et des forêts", a-t-elle expliqué. "Le dérèglement climatique est chaque jour plus présent. Les signes sont partout: des vagues de chaleur précoce, des catastrophes climatiques, des glaciers qui fondent à un rythme alarmant. Mais en même temps, cette cause écologique ne doit pas être mise en opposition à la justice sociale", a ajouté la ministre.
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