La figure de proue des centres de grande distribution Leclerc juge néanmoins que le gouvernement a raison de "mettre un frein" à l'afflux de marchandises venant d'Asie, à l'heure où les droits de douane américains rebattent les cartes.

Michel-Edouard Leclerc, à Pau, le 30 juillet 2023 ( POOL / GAIZKA IROZ )
"L'Europe est le premier débouché". Michel-Edouard Leclerc, président du comité stratégique des centres de grande distribution E.Leclerc, a estimé lundi 28 avril que l'"invasion" attendue de produits asiatiques en Europe en raison des droits de douane américains pouvait être "une aubaine" pour les consommateurs.
"C'est certain, il va y avoir une invasion de la zone indo-pacifique. On parle de la Chine mais imaginez le Vietnam, la Corée, le Bangladesh, même la Turquie, tous ces pays face à l'incertitude d'un débouché américain vont essayer de trouver d'autres débouchés, et l'Europe est le premier débouché en termes de puissance d'achat", a commenté Michel-Edouard Leclerc sur France Inter. Il a notamment évoqué "le petit ameublement, les jouets pour enfants. Regardez l'offre de Temu et Shein, c'est plein de petites choses, c'est énorme".
"Profitez-en tant que ça peut"
Au-delà de l'offre de ces plateformes géantes, "vous retrouvez ces produits-là y compris chez nous, chez Carrefour, chez Action, chez Lidl. Moi je suis pro-consommateur, il y a des effets d'aubaine à faire, ça ne va pas durer, je dis aux consommateurs, 'profitez-en', c'est quand même pas à moi patron, d'aller dire aux consommateurs, 'non non n'achetez pas'. Je ne dis pas, 'achetez chinois', je dis profitez-en tant que ça peut, ça va durer quinze jours" , a t-il affirmé. "Sur le moment présent, aujourd'hui, avec la concurrence des produits asiatiques, il y a des baisses sur le non-alimentaire", a-t-il ajouté.
Freiner certains échanges n'est pas une "déclaration de guerre" commerciale pour autant
Mais "le gouvernement a raison" de vouloir "mettre un frein". "Il va y avoir certainement des clauses écologiques, je pense qu'on a des matières pour freiner ces échanges commerciaux, des raisons de le faire, qui peuvent être acceptées et pas être conçues comme une déclaration de guerre pour ces pays-là", selon lui.
Mais "le gouvernement a raison" de vouloir "mettre un frein". "Il va y avoir certainement des clauses écologiques, je pense qu'on a des matières pour freiner ces échanges commerciaux, des raisons de le faire, qui peuvent être acceptées et pas être conçues comme une déclaration de guerre pour ces pays-là", selon lui. Il a indiqué ne constater aucun impact dans ses magasins à la suite d'appels au boycott des produits américains.
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