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Israël vise un radar à Téhéran, promet à Trump de cesser ses attaques
information fournie par Reuters 24/06/2025 à 19:39

(Actualisé tout du long)

par Steve Holland, Andrew Mills et Parisa Hafezi

Israël a bombardé mardi une cible près de Téhéran, provoquant l'ire du président américain Donald Trump, quelques heures après l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu destiné à mettre fin à la confrontation armée de douze jours entre les deux pays.

Donald Trump a ensuite rapporté que, sur ses directives, Israël avait annulé d'autres attaques en Iran afin de préserver l'accord de trêve.

Selon deux témoins à Téhéran joints par téléphone, deux explosions ont été entendues mardi soir dans la capitale iranienne.

Les services du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ont confirmé qu'Israël a frappé un radar près de Téhéran, dans une attaque qualifiée de représailles à celle menée par l'Iran quelques heures plus tôt, après l'entrée en vigueur supposée de la trêve.

Israël ne mènera pas de nouvelles frappes, comme convenu lors d'un entretien entre Benjamin Netanyahu et Donald Trump, ont ajouté les services du dirigeant israélien.

Donald Trump a de son côté déclaré qu'Israël allait cesser d'attaquer l'Iran, après avoir exprimé plus tôt mardi colère et frustration à l'égard de son allié israélien.

"Tous les avions feront demi-tour et rentreront chez eux, (...) Personne ne sera blessé, le cessez-le-feu est en vigueur", a écrit le président américain sur son réseau Truth Social.

Donald Trump a déclaré qu'il s'employait à "calmer" l'Etat hébreu. "Israël. Ne larguez pas ces bombes. Si vous le faites, il s'agit d'une violation majeure. Ramenez vos pilotes à la maison, maintenant !" a-t-il lancé peu après avoir quitté la Maison blanche pour se rendre au sommet de l'Otan à La Haye.

D'après un journaliste du site d'informations Axios, Benjamin Netanyahu a déclaré à Donald Trump qu'il ne pouvait pas renoncer à riposter à une supposée violation du cessez-le-feu par Téhéran mais que l'attaque israélienne serait réduite au minimum et ne viserait qu'une cible.

ACCUSATIONS ET DÉMENTIS

Le cessez-le-feu annoncé dans la nuit par Donald Trump et publiquement accepté par les belligérants était censé entrer en vigueur en début de journée mardi, mais Israël comme l'Iran ont rapidement dénoncé des violations de la trêve.

En réponse à des tirs des missiles que l'armée israélienne a affirmé avoir détectés en direction d'Israël après l'arrêt supposé des hostilités, le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a dit mardi matin avoir donné instruction à l'armée de répondre avec force "par des frappes de haute intensité contre des cibles du régime au coeur de Téhéran".

L'Iran a toutefois démenti avoir tiré des missiles après l'entrée en vigueur du cessez-le-feu. Les gardiens de la Révolution ont déclaré avoir tiré 14 missiles vers Israël quelques minutes avant la trêve.

Benjamin Netanyahu a déclaré qu'Israël acceptait la proposition américaine de cessez-le-feu, estimant que le pays avait atteint son objectif de supprimer la menace nucléaire et balistique iranienne.

L'armée israélienne a par la suite confirmé qu'une trêve avait débuté, après une nuit de nouvelles attaques de part et d'autre.

Le chef d'état-major des forces armées israéliennes, Eyal Zamir, a rapporté que Tsahal était "à la conclusion d'un chapitre important mais que la campagne contre l'Iran n'était pas terminée", tout en précisant que l'armée se recentrait sur sa guerre contre le Hamas dans la bande de Gaza.

De son côté, à Téhéran, le Conseil iranien de sécurité nationale a déclaré que l'Iran avait contraint Israël à "accepter unilatéralement sa défaite et un cessez-le-feu". Les forces iraniennes, a-t-il ajouté, "gardent le doigt sur la gâchette" pour répondre à "tout acte d'agression".

Le commandement militaire iranien a déclaré qu'un cessez-le-feu était entré en vigueur en Iran à partir de 07h30 heure locale (04h00 GMT). Cité par la télévision publique, un porte-parole a accusé Israël d'avoir mené des frappes contre l'Iran jusqu'à 09h00 locale.

L'Iran et l'Irak ont rouvert leur espace aérien à l'aviation internationale, a rapporté le site internet Flightradar24, tandis que les autorités de l'aéroport Ben Gourion en Israël ont annoncé un retour de l'activité totale de ses services.

RIPOSTE CALIBRÉE DE L'IRAN À L'INTERVENTION AMÉRICAINE

Les dernières frappes signalées entre les deux pays pendant la nuit, avant le cessez-le-feu, ont fait quatre morts à Beer-Sheva, dans le sud d'Israël, et neuf morts, dont un expert nucléaire, lors d'un raid contre un bâtiment résidentiel dans le nord de l'Iran, selon les autorités des deux pays.

L'annonce d'un cessez-le-feu entre Israël et l'Iran a été accueillie avec soulagement dans la région, ainsi que sur les marchés financiers, alors que l'intervention militaire des Etats-Unis au côté d'Israël dans la nuit de samedi à dimanche a fait craindre un embrasement généralisé.

Le conflit entre Israël et l'Iran a été déclenché vendredi 13 juin aux premières heures par des bombardements israéliens visant le haut commandement iranien et les sites nucléaires de la République islamique. Les frappes israéliennes ont fait plusieurs centaines de morts en Iran et les missiles tirés par l'Iran en représailles ont fait 28 morts en Israël.

L'Iran a également répliqué aux frappes américaines sur trois de ses installations nucléaires, dont le site souterrain de Fordo, en tirant lundi soir des missiles sur la base militaire américaine d'Al Oudeïd, au Qatar, sans faire de victime.

La République islamique a visiblement calibré sa riposte afin d'éviter une plus ample escalade. Doha a fait savoir mardi que le président iranien, Massoud Pezeshkian, avait exprimé ses regrets d'avoir visé une base au Qatar.

Donald Trump a remercié Téhéran d'avoir informé par avance les Etats-Unis afin d'éviter des victimes. Il a qualifié la réplique iranienne de "très faible".

Selon un haut responsable de la Maison blanche, le président américain a négocié un accord de trêve avec Benjamin Netanyahu lors d'un entretien téléphonique.

LE RISQUE NUCLÉAIRE EST ÉCARTÉ, DIT J.D. VANCE

"En partant du principe que tout fonctionnera comme prévu, ce qui sera le cas, j'aimerais féliciter les deux pays, Israël et l'Iran, d'avoir eu l'énergie, le courage et l'intelligence de mettre fin à ce qui doit être nommé 'La Guerre de 12 Jours'", a écrit Donald Trump lundi soir sur son réseau Truth Social.

Plusieurs heures auparavant, trois responsables israéliens signalaient qu'Israël souhaitait mettre fin rapidement à sa campagne militaire contre l'Iran et avait transmis le message aux Etats-Unis.

Le vice-président américain J.D. Vance, le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio et l'envoyé spécial de Donald Trump Steve Witkoff ont de leur côté eu des échanges directs et indirects avec les Iraniens, a dit un responsable de la Maison blanche.

D'après un responsable au fait de la question, l'accord de Téhéran a été obtenu par l'intermédiaire du Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdoulrahman al Thani, qui s'est entretenu par téléphone avec des responsables iraniens.

Saluant le cessez-le-feu, la France a exhorté l'Iran à engager "sans délai" des négociations sur ses programmes nucléaire et balistique. La situation "reste volatile et instable" et "il faut que chacun mette le maximum de poids pour que le feu cesse (et) que les discussions reprennent", a dit le président Emmanuel Macron lors d'une visite en Norvège.

Des pourparlers sur le nucléaire iranien engagés en avril par les Etats-Unis avec Téhéran ont été interrompus par l'intervention militaire israélienne.

Des responsables américains estiment désormais que la question n'est plus à l'ordre du jour, affirmant que l'Iran n'est plus capable de fabriquer l'arme atomique après avoir assuré que Téhéran était sur le point de l'acquérir.

"L'Iran est désormais incapable de construire une arme nucléaire car nous avons détruit son équipement", a déclaré le vice-président américain, J.D. Vance, sur l'antenne de Fox News.

Le risque d'un enrichissement de l'uranium clandestin par l'Iran "existe" et il est "accru" par les événements récents, a de son côté estimé Emmanuel Macron.

(Steve Holland à Washington, Andrew Mills à Doha, Parisa Hafezi à Istanbul, avec Jeff Mason, Kanishka Singh, Yomna Ehab, Costas Pitas, Howard Goller, Humeyra Pamuk; version française Jean Terzian, Jean-Stéphane Brosse, Benjamin Mallet et Zhifan Liu)

3 commentaires

  • 25 juin 00:00

    Ne faites pas confiance en la parole d'un Israélien, il cherchera toujours à la tourner à son avantage et à en tirer profit


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