par Alexander Cornwell et Nidal al-Mughrabi
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu doit réunir jeudi son cabinet de sécurité pour discuter de la guerre dans la bande de Gaza et d'une possible prise de contrôle de la totalité de l'enclave palestinienne, malgré les critiques de plus en plus vives au sein d'Israël comme de la communauté internationale.
Au cours d'une réunion mardi de plus de trois heures, qualifiée de tendue par plusieurs responsables israéliens, Benjamin Netanyahu s'est heurté au refus du chef d'état-major de l'armée au projet de prise de contrôle totale de la bande de Gaza.
Cette perspective a aussi suscité une vive inquiétude en Israël, notamment de la part des familles des otages retenus par le Hamas dans l'enclave palestinienne.
Depuis son attaque meurtrière du 7 octobre 2023 dans le sud d'Israël, le mouvement islamiste palestinien détient encore 50 otages dont une vingtaine est présumée en vie.
Les Nations unies ont qualifié de "très alarmantes" les informations selon lesquelles Benjamin Netanyahu souhaiterait que l'armée prenne totalement le contrôle de Gaza alors que certains ministres de son gouvernement appellent ouvertement à l'annexion des territoires palestiniens.
Le ministre de la Défense, Israël Katz, a écrit mercredi sur le réseau social X que le chef d'état-major avait le droit et le devoir d'exprimer son opinion, tout en assurant que l'armée appliquerait les décisions du gouvernement jusqu'à ce que tous les objectifs de guerre soient atteints.
L'armée israélienne dit contrôler à l'heure actuelle 75% de la bande de Gaza. L'enclave densément peuplée a été dévastée par près de deux ans de guerre et la quasi-totalité de la population a déjà été déplacée à plusieurs reprises. Soumis par Israël à un blocus presque total, les habitants sont au bord de la famine, selon les agences de l'Onu et les organisations humanitaires.
Plus de 61.000 Palestiniens ont été tués depuis le début de l'offensive israélienne.
Une extension de l'offensive militaire serait probablement dévastatrice pour les Gazaouis mais elle mettrait aussi à rude épreuve l'armée israélienne, composée en grande partie de réservistes et qui a perdu des centaines de soldats au combat depuis le début de la guerre.
(Rédigé par Alexander Cornwell à Tel Aviv et Nidal al-Mughrabi au Caire, avec la contribution de Steven Scheer à Jérusalem, version française Blandine Hénault, édité par Kate Entringer)
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