par Nidal al-Mughrabi et Lili Bayer
L'armée israélienne a bombardé au cours de la nuit la ville de Gaza et ses alentours, détruisant des habitations et poussant des civils à fuir, alors que le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, doit réunir ce dimanche son cabinet de sécurité pour évoquer son projet de prise de contrôle de la ville.
Les autorités sanitaires de l'enclave palestinienne ont fait état d'au moins 18 morts dimanche, dont 13 personnes qui cherchaient à obtenir de la nourriture près d'un centre de distribution d'aide alimentaire dans le centre du territoire.
L'armée israélienne a dit examiner ces informations.
Les habitants de Cheikh Radouane, l'un des plus grands quartiers de la ville de Gaza, ont dit être sous le feu constant de l'aviation et des chars israéliens depuis samedi, ce qui oblige les familles à chercher refuge dans la partie ouest de la ville.
L'armée israélienne a progressivement intensifié sa pression sur la ville de Gaza depuis trois semaines et elle a mis fin vendredi aux pauses dans ses opérations censées permettre l'acheminement régulier d'aide humanitaire, présentant le secteur comme une "dangereuse zone de combat".
"Ils pénètrent jusqu'au coeur de la ville où s'abritent des centaines de milliers de personnes, arrivant de l'est, du nord et du sud, tout en bombardant ces secteurs depuis les airs et le sol pour effrayer les habitants qui chercheraient à partir", a dit Rezik Salah, habitant de Cheikh Radouane et père de deux enfants.
MANIFESTATION À TEL AVIV
Un responsable israélien a déclaré que le cabinet de sécurité de Benjamin Netanyahu se réunirait dimanche soir pour discuter des prochaines phases de l'offensive programmée sur Gaza-Ville, présentée comme le dernier bastion du Hamas dans l'enclave côtière.
Cette offensive proprement dite ne devrait pas débuter avant plusieurs semaines. Israël affirme vouloir évacuer la population civile avant de lancer davantage de forces au sol.
Environ la moitié des plus de deux millions d'habitants de la bande de Gaza se trouvent dans cette ville.
L'armée israélienne a prévenu les responsables politiques qu'une telle offensive mettrait en danger les otages toujours retenus dans la bande de Gaza depuis l'attaque du Hamas palestinien en Israël le 7 octobre 2023.
Les manifestations pour réclamer la fin du conflit et la libération des otages ont gagné en ampleur ces dernières semaines en Israël.
Une foule importante s'est encore rassemblée samedi soir à Tel Aviv et des familles d'otages ont manifesté dimanche matin devant les domiciles de plusieurs ministres.
Environ 1.200 personnes, essentiellement des civils, ont été tuées et 251 autres enlevées lors de l'attaque conduite par le Hamas dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023. Seuls 20 des 48 otages toujours retenus dans la bande de Gaza seraient encore en vie.
La campagne militaire israélienne menée en représailles à cette attaque a fait plus de 63.000 morts, là aussi essentiellement civils, dans l'enclave, réduite en grande partie à l'état de ruines et en proie à une grave crise humanitaire, selon les autorités sanitaires du territoire.
(Nidal al-Mughrabi au Caire et Lili Bayer à Jérusalem, avec Maayan Lubell, version française Bertrand Boucey)
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