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Interdiction des véhicules thermiques : l'Allemagne demande à l'UE plus de souplesse sur l'échéance de 2035
information fournie par Boursorama avec Media Services 09/09/2025 à 14:15

Friedrich Merz est le chantre d'un secteur automobile allemand "essentiel pour la prospérité" du pays.

Friedrich Merz à Munich, en Allemagne, le 9 septembre 2025. ( AFP / ALEXANDRA BEIER )

Friedrich Merz à Munich, en Allemagne, le 9 septembre 2025. ( AFP / ALEXANDRA BEIER )

La protection du climat doit se faire de la manière la plus rentable possible, selon le chancelier allemand Friedrich Merz, qui a demandé mardi 9 septembre plus "flexibilité" dans le calendrier des réglementations européennes sur l'interdiction des véhicules thermiques.

"Nous tenons bien sûr fondamentalement à la transition vers la mobilité électrique" , mais "il nous faut une réglementation européenne intelligente, fiable et souple", a déclaré le chancelier, en inaugurant le salon international de l'automobile à Munich.

Ses propos sont plus prudents mais font écho aux géants allemands du secteur -BMW, Mercedes et Volkswagen-, rejoints par le quatrième groupe mondial Stellantis (Peugeot, Fiat, Opel), qui ont exprimé publiquement leurs doutes sur l'objectif fixé par Bruxelles : "2035 n'est pas atteignable" , a jugé lundi Oliver Blume, patron de Volkswagen, appelant à des "clauses de revoyure" chaque année.

Friedrich Merz, chantre d'un secteur automobile allemand "essentiel pour la prospérité" du pays, a estimé que des décisions "imposant une seule technologie" ne sont pas la bonne voie.

La protection du climat doit, selon lui, être atteinte de la manière la plus rentable possible mais en restant flexible sur les technologiques. Si le secteur de l'auto mise certes sur l'électrique, la transition en termes de ventes de modèles neufs en Europe est trop lente pour garantir un 100% d'ici 2035.

Concurrence chinoise

Plus de 150 entreprises -constructeurs de véhicules électriques, fabricants de batteries ou opérateurs de recharge- voient les choses différemment, exhortant lundi la présidente de la Commission européenne à "ne pas reculer".

À l'issue du salon vendredi, les constructeurs rencontreront d'ailleurs Ursula von der Leyen à Bruxelles pour discuter de l'avenir du secteur face aux défis de l'électrification, de la concurrence et des tensions commerciales.

Jan Vlasak, 35 ans, qui travaille chez un constructeur allemand dont il ne veut pas dire le nom, dit espérer que l'UE cèdera. "Je pense que (la date de 2035) devrait être revue, repoussée de cinq ou dix ans, ce serait bien", confie-t-il à l'AFP, dans les couloirs du salon. "Il est rare que des politiciens s'expriment avec des mots aussi clairs" pour défendre l'automobile, se félicite auprès de l' AFP Markus Sigmund, employé chez le fournisseur automobile Bosch. Selon lui, l'économie européenne est "dans une impasse", contrairement à la Chine, maîtresse dans l'art du véhicule électrique à coût raisonnable.

D'ailleurs, le salon de Munich accueille une forte présence chinoise : une centaine d'exposants sur environ 700, soit 40% de plus qu'en 2023. Le géant BYD a présenté lundi sa compacte Dolphin Surf, vendue depuis mai autour de 20.000 euros et qui sera produite dès fin 2025 dans sa future usine hongroise, contournant ainsi les droits de douane européens.

"Misérable" Allemagne

Volkswagen répliquera en 2026 avec trois marques grand public -VW, Cupra et Škoda- qui lanceront des véhicules d'entrée de gamme pour quelque 25.000 euros. L'objectif ? Capter environ 20% du segment des petites voitures électriques en Europe , soit plusieurs centaines de milliers de véhicules par an.

Un absent de marque à Munich : l'Américain Tesla, présent il y a deux ans, et dont les ventes européennes, grevées par l'engagement politique droitier d'Elon Musk, ont chuté de 43% au premier semestre. De quoi laisser davantage de visibilité aux marques chinoises.

Friedrich Merz a rappelé la tenue d'une prochaine "concertation" sur l'avenir du secteur automobile allemand, impliquant régions et syndicats.

L'Allemagne doit "continuer à faire partie des principaux sites automobiles et sites de production dans le monde", a-t-il clamé, alors que le secteur a perdu plus de 50.000 emplois en un an sur un total d'environ 800.000, selon EY.

Volkswagen va ainsi se séparer de 35.000 employés d'ici 2030 et arrêter la production dans deux usines allemandes, quand Porsche, Audi et des centaines de PME de sous-traitants subissent également des plans sociaux. "La situation est misérable pour l'économie allemande", résume Ferdinand Dudenhöffer, expert du secteur.

3 commentaires

  • 09 septembre 16:54

    Pour que l'UE reste unie il est nécessaire qu'elle œuvre dans l'intérêt des nations. Aujourd'hui elle fait le contraire.


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