Si la Commission n'agit pas, elle doit "rendre aux États membres la capacité de le faire", a tranché le ministre français des Affaires étrangères.

Elon Musk à Washington, aux États-Unis, le 13 novembre 2024. ( GETTY IMAGES NORTH AMERICA / ANDREW HARNIK )
L'Europe doit agir avec "la plus grande fermeté" à l'encontre des ingérences politiques, ou laisser la France prendre des mesures, a estimé mercredi 8 janvier le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot. Il a explicitement désigné le patron de X, Elon Musk et a évoqué la possibilité de "bannir" le réseau social.
Alors qu'Elon Musk, conseiller de Donald Trump, multiplie via sa plateforme les ingérences dans la politique européenne, Jean-Noël Barrot a appelé sur la radio France Inter la Commission européenne "à se saisir de manière beaucoup plus vigoureuse des outils que nous lui avons donnés pour dissuader ces comportements". Interrogé sur le fait de savoir si "le bannissement" de X pouvait intervenir en Europe, comme au Brésil où le réseau a été suspendu 40 jours, le ministre a répondu : "C'est prévu dans nos lois".
"Soit la Commission européenne applique avec la plus grande fermeté les lois que nous nous sommes données pour protéger notre espace public, soit elle ne le fait pas et alors il faudra qu'elle consente à rendre aux États membres de l'UE, à rendre à la France, la capacité de le faire", a déclaré Jean-Noël Barrot. "Il faut nous réveiller" , a-t-il martelé.
Elon Musk intervient avec fracas depuis plusieurs semaines dans la vie politique européenne. Sur son réseau social, le milliardaire a multiplié les prises position en faveur du parti d'extrême droite allemand AfD et contre le Premier ministre britannique, le travailliste Keir Starmer.
Le retour de "la loi du plus fort"
Le ministre français des Affaires étrangères a également été interrogé sur les menaces du président élu américain Donald Trump sur le territoire autonome du Danemark, le Groenland. Le Groenland est "un territoire de l'Union européenne . Il n'est pas question que l'UE laisse d'autres nations du monde quelles qu'elles soient s'en prendre à ses frontières souveraines", a-t-il déclaré.
"Si vous me demandez si je pense que les États-Unis envahiront le Groenland, la réponse est non. Sommes nous entrés dans une époque qui voit le retour de la loi du plus fort , la réponse est oui", a estimé Jean-Noël Barrot. "Il faut se réveiller, se renforcer, dans un monde gouverné par la loi du plus fort", a-t-il répété.
Donald Trump a réitéré mardi ses ambitions d'annexer le canal de Panama et le Groenland, par la force si besoin. Le président élu a exhorté le Danemark à "renoncer" à son territoire autonome riche en ressources, s'attirant une réponse ferme de la Première ministre danoise Mette Frederiksen, qui a rappelé que "le Groenland est aux Groenlandais". Située dans l'océan Arctique, la deuxième plus grande île du monde après l'Australie (2,2 millions de kilomètres carrés), peuplé d'environ 55.000 habitants, a son drapeau, sa langue, sa culture et ses institutions.
Avec le Danemark continental et les îles Féroé, le Groenland forme la "Communauté du royaume" du Danemark, sans faire partie de l'Union européenne, depuis 1985.
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