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Infox sur Brigitte Macron: de 3 à 12 mois de prison avec sursis requis contre les cyberharceleurs présumés
information fournie par AFP 28/10/2025 à 19:48

Brigitte Macron lors d'une cérémonie au ministère de la Culture à Paris le 12 mai 2025 ( AFP / ALAIN JOCARD )

Brigitte Macron lors d'une cérémonie au ministère de la Culture à Paris le 12 mai 2025 ( AFP / ALAIN JOCARD )

Des peines de prison de trois à 12 mois avec sursis et des amendes allant jusqu'à 8.000 euros ont été requises mardi à Paris à l'encontre des dix cyberharceleurs présumés de Brigitte Macron, cible d'une infox mondiale la présentant comme une femme transgenre.

Les réquisitions les plus lourdes ont été prononcées à l'encontre de trois prévenus: la médium Amandine Roy, le galeriste Bertrand Scholler et Aurélien Poirson-Atlan, alias Zoé Sagan, désignés comme des "instigateurs" de l'infox, selon le procureur Hervé Tétier.

Les sept autres ont été qualifiés de "suiveurs" par le magistrat qui se sont "laissé aller" depuis "leur canapé."

C'est le "procès de la liberté d'expression", a plaidé l'avocat d'Aurélien Poirson-Atlan contre lequel 12 mois de prison avec sursis, 8.000 euros d'amende et une suspension de six mois de ses comptes sur les réseaux sociaux ont été requises.

Cette riposte judiciaire en France, doublée d'une plainte aux États-Unis, intervient après quatre ans de messages haineux mettant en doute le genre de la femme du chef de l'État, des messages largement relayés par les réseaux complotistes et d'extrême droite.

Tiphaine Auzière, la fille de Brigitte Macron, arrive au tribunal pour le procès de dix personnes accusées de cyberharcèlement sexiste sur l'épouse du président français, le 28 octobre 202 à Paris ( AFP / STEPHANE DE SAKUTIN )

Tiphaine Auzière, la fille de Brigitte Macron, arrive au tribunal pour le procès de dix personnes accusées de cyberharcèlement sexiste sur l'épouse du président français, le 28 octobre 202 à Paris ( AFP / STEPHANE DE SAKUTIN )

Plus tôt, la fille de Brigitte Macron avait déploré la "dégradation des conditions de santé" de sa mère, devant les prévenus jugés depuis lundi.

Dénonçant "la haine" à l'égard de Brigitte Macron, Tiphaine Auzière a pointé du doigt la "remise en cause systématique" de "son identité, son sexe" et "sa probité", à la barre du tribunal correctionnel.

"Ce tourbillon (de messages) qui ne s'arrête jamais a un impact croissant sur (les) conditions de vie" de sa mère et son état de "santé", a détaillé l'avocate de 41 ans, ajoutant qu'elle en avait d'abord "sous-estimé l'ampleur".

La femme du président est sur le "qui-vive" en permanence, de peur que son image ne soit "détournée", a-t-elle encore expliqué, en l'absence de sa mère.

Le publicitaire Aurélien Poirson-Atlan, connu sur les réseaux sociaux sous le pseudonyme de "Zoé Sagan", le 27 octobre 2025 au tribunal de Paris ( AFP / Guillaume BAPTISTE )

Le publicitaire Aurélien Poirson-Atlan, connu sur les réseaux sociaux sous le pseudonyme de "Zoé Sagan", le 27 octobre 2025 au tribunal de Paris ( AFP / Guillaume BAPTISTE )

La médium Delphine J., connue sous le nom d'Amandine Roy, est l'autrice d'une vidéo virale publiée en 2021 affirmant que Brigitte Macron n'aurait jamais existé et que son frère Jean-Michel Trogneux aurait pris son identité après une transition de genre.

"J'ai vu (mon oncle) il y a quelques semaines et il va très très bien", a affirmé Tiphaine Auzière qui a quitté le tribunal peu après son témoignage.

Luc Brossollet, l'avocat d'Aurélien Poirson-Atlan, a cherché à prouver, couverture de magazines people à l'appui, que le couple présidentiel avait largement mis sa vie en scène, justifiant ainsi les commentaires sur leur vie privée.

L'écart d'âge de 24 ans entre les époux Macron est considéré comme un "crime sexuel" par son client et même une "pédophilie cautionnée par l'État" sur la plateforme d'Elon Musk.

- "Satire" -

Le couple présidentiel a engagé cet été des poursuites contre Candace Owens, une Américaine auteure d'une série de vidéos vue plusieurs millions de fois, intitulée "Becoming Brigitte" ("Devenir Brigitte").

Selon M. Poirson-Atlan, applaudi par la salle à la fin de son interrogatoire, cette podcasteuse d'extrême droite est un "phénomène de société", "une dinguerie" qui sera "étudiée dans les écoles de journalisme".

Plusieurs personnes jugées à Paris ont relayé les publications virales de l'Américaine, se réjouissant de voir "l'affaire Brigitte" s'internationaliser.

La plupart des prévenus (courtier, professeur de sport ou informaticien) ont exprimé leur surprise d'avoir à répondre de publications qu'ils ont qualifiées de "satiriques", relevant selon eux de la liberté d'expression.

La médium, Delphine J., connue sous le pseudo d'Amandine Roy, le 27 octobre 2025 au tribunal de Paris ( AFP / Guillaume BAPTISTE )

La médium, Delphine J., connue sous le pseudo d'Amandine Roy, le 27 octobre 2025 au tribunal de Paris ( AFP / Guillaume BAPTISTE )

Zoé Sagan a longuement revendiqué à la barre le droit à "la satire", qu'il considère comme "l'ADN du pays" tandis qu'Amandine Roy a souhaité exercer son droit au silence, expliquant qu'elle s'était déjà longuement "exprimée".

"Apolitique", Jean-Luc M., 55 ans, deuxième adjoint au maire d'une petite commune de Saône-et-Loire, avait lui commenté une photo de Brigitte Macron en disant: "Il est monté, monté comme un cheval". "Vous êtes élu de la République, n'y a-t-il pas dissonance ?", l'a interrogé le président. "Pas forcément", "je n'ai pas cherché à nuire mais à faire de la satire", a-t-il répondu.

3 commentaires

  • 21:32

    Je note que Brigitte Macron n'a pas osé attaquer pour diffamation. Cela va être bien plus délicat pour elle dans son attaque aux USA contre Candace Owens !


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