
Des personnes agitent des drapeaux israéliens et américains sur la place des otages à Tel-Aviv le 9 octobre, après l'annonce d'un accord entre Israël et le Hamas ( AFP / Jack GUEZ )
Des Israéliens dansent sur fond de musique techno, brandissant des drapeaux bleu et blanc ainsi que drapeaux américains sur la place des otages à Tel-Aviv, où quelques milliers de personnes sont rassemblées jeudi matin pour fêter l'accord entre Israël et le Hamas.
Elles ont rejoint les familles d'otages, qui avaient commencé à célébrer la nouvelle tant attendue dans la nuit.
L'accord conclu dans le cadre des pourparlers de Charm el-Cheikh (Egypte) dans la nuit de mercredi à jeudi, et annoncé par le président américain Donald Trump, prévoit la libération de tous les otages et un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.
"Nous sommes tous venus ici depuis le bureau parce que nous sommes incapables de travailler, c'est un jour que toute la nation attendait depuis deux ans - chaque seconde, chaque jour, nous menaient à ce moment", dit Rachel Peery, une employée du secteur high-tech.
Il n'y a pas sur la place de retransmission d'une éventuelle signature de l'accord, mais des habitants sont venus pour partager leur émotion sur ce lieu devenu au fil des mois le centre névralgique du mouvement appelant au retour des captifs détenus depuis deux ans.

Célébrations sur la place des otages à Tel-Aviv le 9 octobre, après l'annonce d'un accord entre Israël et le Hamas ( AFP / MAYA LEVIN )
Le 7 octobre 2023, dans l'attaque sans précédant du mouvement islamiste Hamas qui a déclenché la guerre dévastatrice à Gaza, 251 personnes personnes avaient été enlevées dont 47 sont toujours otages. Parmi eux, 25 sont morts selon l'armée.
Sur la place, beaucoup arborent un autocollant sur lequel est inscrit "ils reviennent" avec un coeur jaune, rappel du ruban jaune devenu symbole des otages.
- "We love Trump" -
"On attend ce jour depuis 734 jours, on ne peut pas imaginer être ailleurs ce matin", déclare Laurence Yitzhak, 54 ans, originaire de Tel-Aviv.
"C'est une grande joie, un immense soulagement mêlé d'angoisse et de peine pour les familles qui n'ont pas eu ou qui ne vont pas avoir cette joie, c'est l'un des moments les plus israéliens que le pays ait pu vivre", ajoute-t-elle.

Une femme vêtue aux couleurs du drapeau américain brandit une pancarte disant "we love Trump" le 9 octobre sur la place des otages à Tel-Aviv, où des milliers de personnes se sont rassemblées pour fêter l'accord conclu entre Israël et le Hamas ( AFP / Jack GUEZ )
Le chef de l'opposition Yaïr Lapid a fait le déplacement pour l'occasion. Il est venu "enlacer les familles", dit-il à l'AFP.
"We love Trump" ("Nous aimons Trump"), indique une pancarte brandie par une femme grimée en Oncle Sam, en hommage au président américain à l'origine du plan pour Gaza et des pourparlers indirects en cours entre Israël et le Hamas.
Une fermeture éclair jaune couvre la bouche de cette femme, et ses bras sont liés par une corde.
A ses côtés, un homme en costume arbore lui un masque de Donald Trump et le ruban des otages.
Le Forum des familles d'otages a invité le président américain à rencontrer ses représentants durant son prochain séjour en Israël, attendu dimanche.
"Nous serions profondément honorés si vous pouviez nous rencontrer lors de votre prochaine visite en Israël. Ce serait sans doute l'une des plus grandes manifestations de soutien de l'histoire d'Israël envers un ami et un allié", a écrit le Forum dans un communiqué.
"C'est quelque chose dont tout le monde se souviendra: où il était quand il a entendu la nouvelle", abonde Gyura Dishon, un homme d'affaires de 80 ans.
"Vous voyez les gens chanter, danser, pleins d'espoir et pourtant, dans votre for intérieur, il y a toujours cette question: est-ce que quelque chose pourrait mal tourner? Sommes-nous trop prompts à être aussi heureux?", s'interroge-t-il.
A Jérusalem, un buraliste a déclaré à l'AFP qu'il soutenait la libération des otages, tout en précisant qu'il était "contre la fin de la guerre".
"Ils ont commencé quelque chose, ils doivent en payer le prix fort", a-t-il précisé en référence au Hamas.
Un homme priant dans une cabane à l'occasion de la fête juive de Soukkot a dit ressentir "un sentiment merveilleux", tout en estimant que ce n'était "pas une fin heureuse."
"Nous avons perdu beaucoup de gens bien, mais c'était la bonne chose à faire", conclut-il.
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