
( AFP / KIRILL KUDRYAVTSEV )
Spotify a dévoilé jeudi plusieurs mesures pour encourager artistes et éditeurs à se montrer plus transparents quant à l'utilisation de l'intelligence artificielle (IA), ainsi que pour limiter certaines dérives.
La plateforme suédoise recommande aux musiciens et producteurs de se conformer à un nouveau standard développé par l'organisation professionnelle DDEX, qui quantifie le recours à l'IA.
Depuis le début de l'année, DDEX permet de faire figurer dans le descriptif d'un morceau s'il a été entièrement, partiellement ou pas du tout fabriqué avec de l'IA.
Une fois ces métadonnées (renseignements complémentaires aux informations de base) intégrées, "nous commencerons à les afficher dans l'application", a promis Sam Duboff, responsable du marketing pour la musique au sein du site de streaming audio.
Le système fonctionne sur la base du volontariat et Spotify n'impose pas à ceux qui téléchargent du contenu sur sa plateforme de faire état du rôle de l'IA dans leur production.
"Au départ, les gens avaient une vision binaire: c'est de l'IA ou ça n'en est pas", a expliqué, lors d'une présentation, Charlie Hellman, responsable de la musique sur Spotify.
"Mais en réalité", a-t-il poursuivi, "nous voyons qu'elle est utilisée de nombreuses façons différentes, à toutes les étapes du processus."
Spotify ne veut pas "punir les artistes qui se servent de l'IA de façon authentique et responsable", a dit Charlie Hellman.
Selon Sam Duboff, "plus de 15 labels et distributeurs" se sont déjà engagés auprès de la plateforme à se conformer à la nomenclature DDEX.
Deezer est, à ce jour, la seule plateforme audio majeure à signaler systématiquement les titres entièrement générés par l'intelligence artificielle.
En juin, la popularité soudaine d'un groupe IA, The Velvet Sundown, a mis en avant le sujet, leur chanson la plus populaire dépassant les trois millions d'écoutes sur Spotify.
Concernant les morceaux identifiés par Spotify comme entièrement créés grâce à l'IA générative, "leur audience est minime", a indiqué Sam Duboff. "C'est vraiment un petit pourcentage d'écoutes."
"En général", a-t-il fait valoir, "quand la musique ne demande pas beaucoup d'efforts à créer, elle tend à être de mauvaise qualité et ne trouve pas de public."
Toujours sur le front de l'IA, Spotify dit vouloir s'attaquer aux "acteurs malveillants", selon Sam Duboff, qui utilisent cette technologie pour mettre en avant leur contenu sur l'application, grâce notamment à la manipulation des algorithmes de recherche et de recommandation.
La plateforme a également annoncé jeudi avoir mis à jour son règlement pour "rendre plus clair le fait que l'utilisation d'IA non autorisée, (...) de +deepfakes+ ou d'autres répliques ou imitation (sans accord) n'est pas permise" et que les contenus concernés "seront retirés de Spotify", selon Sam Duboff.
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