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Hauts-fourneaux de Florange : 10 ans après, retour sur la chute d'un symbole de l'industrie française
information fournie par Boursorama avec Media Services 21/04/2023 à 08:49

Il y a dix ans, les emblématiques hauts-fourneaux d'ArcelorMittal à Florange s'arrêtaient après près de vingt mois de bras de fer entre syndicats, gouvernement et direction. Voici un rappel de principales dates de la lutte sociale et des polémiques.

Le site sidérurgique, plus que centenaire, a été mis à l'arrêt le 24 avril 2013 ( AFP / JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN )

Le site sidérurgique, plus que centenaire, a été mis à l'arrêt le 24 avril 2013 ( AFP / JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN )

"Pour une durée indéterminée"

En 2011, le numéro un mondial de l'acier ArcelorMittal met à l'arrêt "pour une durée indéterminée" les deux hauts-fourneaux de Florange - l'un en juin, l'autre en octobre.

La direction assure au gouvernement que ces installations redémarreraient quand la demande remonterait et qu'il n'y aurait pas de licenciements.

Syndicats et élus s'inquiètent: deux ans plus tôt, ArcelorMittal a fermé un autre site sidérurgique, celui de Gandrange, à huit kilomètres de là.

Points chauds de la présidentielle

L'intersyndicale multiplie blocages, actions "coup de poing" et nuits passées sur place. le 16 février 2012, Edouard Martin, devenu depuis le symbole de la lutte des ouvriers, promet que "Florange va être le cauchemar du gouvernement si celui-ci ne fait pas plier le n°1 mondial de l'acier. Les candidats à la présidentielle, François Hollande, Jean-Luc Mélenchon, Nicolas Dupont-Aignan et Philippe Poutou se succèdent auprès des métallurgistes en février.

François Hollande, s'y rend le 24 février. Juché sur un camion, il exprime sa "solidarité" aux ouvriers et promet une loi obligeant un industriel se désengageant d'une usine française à la céder à un repreneur.

La dame de fer

Le président Nicolas Sarkozy contre-attaque quelques jours après: il "ne voit pas l'intérêt" de la proposition de son adversaire et préfère "une autre solution". Le 1er mars 2012, il annonce qu'ArcelorMittal investira "17 millions d'euros à Florange". Sceptiques, 200 métallos manifestent devant son QG le 15.

Partis à pied de Lorraine, une vingtaine de "sidé" achèvent début avril leur "marche de l'acier", au pied de la Tour Eiffel où ils sont rejoints par des centaines de salariés. Bernard Lavilliers et Zebda y donnent un concert de soutien.

Deux mois après, François Hollande, nouvellement élu, reçoit les syndicats d'ArcelorMittal à l'Elysée. Au cours de l'été, une mission d'expertise lancée par le gouvernement conclut que le site est viable avec un investissement d'environ 500 millions d'euros.

Un "démantèlement"

Mais ArcelorMittal annonce le 1er octobre la fermeture de la filière de production d'acier brut: 629 salariés sur les 2.500 du site sont concernés. Le groupe donne 60 jours au gouvernement pour trouver un repreneur.

Les syndicats dénoncent un "démantèlement". Le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg lance en novembre la piste d'une nationalisation temporaire en attendant un repreneur.

Une piste que le gouvernement écarte en signant, le 30 novembre, un accord avec l'industriel, incluant l'arrêt des hauts-fourneaux. Mittal s'engage à ne pas licencier. Mais les 630 postes dédiés aux hauts-fourneaux seront supprimés. Un déluge de critiques s'abat sur l'exécutif pour sa gestion du dossier.

Clap de fin

Le 24 avril 2013, les deux cathédrales d'acier sont mises à l'arrêt. Des syndicalistes déposent, à l'une des entrées de l'usine, une stèle évoquant les "promesses non tenues" et la "trahison" de François Hollande, rapidement retirée par la mairie.

Selon l'accord signé par l'Etat et l'industriel, "la possibilité de (les) redémarrer, soit en cas de retour de marché, soit en cas de projet de nouvelle technologie" doit être étudiée par ArcelorMittal six ans après la signature.

Mais en décembre 2018, le leader mondial de l'acier confirme l'arrêt définitif des hauts-fourneaux.

1 commentaire

  • 21 avril 09:04

    Ne vous en faites pas pour les locaux : ils vont faire du fric au Luxembourg !


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