Le chef de file des députés LR s'en est pris à la position de l'Europe vis-à-vis de l'Azerbaidjan, coupable selon lui d'une "épuration ethnique" dans le Haut-Karabagh contre la population arménienne.

Bruno Retailleau, le 27 juin 2023, à Nanterre ( AFP / GEOFFROY VAN DER HASSELT )
Interrogé sur le soutien militaire à l'Arménie annoncé par le gouvernement, Bruno Retailleau a jugé trop tardive l'aide en armement promise à Erevan par la diplomatie française , estimant que la réponse se pose désormais sur le plan énergétique.
Le 18 juillet 2022, alors que l'UE cherchait à diversifier ses approvisionnements en hydrocarbures en remplacement du gaz et du pétrole russes, Ursula von der Leyen avait signé à Bakou un "nouveau protocole sur un partenariat stratégique" énergétique avec l'Azerbaïdjan.
"D'abord, on arrête d'acheter du gaz à Bakou"
Depuis Bakou a lancé son offensive militaire au Haut-Karabakh, provoquant l'exode de milliers d'Arméniens, quittant la région contestée et désormais sous le contrôle de l'Azerbaidjan. "Le Haut-Karabagh est la terre ancestrale de ces Arméniens qui y résident. En trois jours, on efface 3.000 ans. C'est une épuration ethnique", a dénoncé Bruno Retailleau, à l'antenne de franceinfo , jeudi 5 octobre.
Que faire dès lors? "D'abord, on arrête d'acheter du gaz à Bakou!" , estime le chef de file des Républicains à l'Assemblée nationale, qui fustige la position européenne sur le sujet. "Madame Van der Leyen s'est rendue à Bakou, elle achète du gaz à Bakou, et une partie de gaz vient de la Russie. On a voté les sanctions contre la Russie, et on va détourner les sanctions qu'on a votées par ce régime népotique et très autoritaire!", ajoute t-il.
Le Conseil national des Arméniens de France a jugé pour sa part que l'accord gazier a "non seulement fourni à l'Azerbaïdjan les moyens financiers de son effort de guerre contre les Arméniens, mais a également servi de caution politique et morale à ses agissements criminels". Ursula von der Leyen "a eu une complicité active dans le drame qui est en train de se nouer et qui a poussé 110.000 Arméniens à quitter leur foyer, leur patrie" du Haut-Karabakh, s'indigne Ara Toranian, co-président du Conseil national des Conseils de coordination des organisations arméniennes de France (CCAF).
Alors qu'Erevan craint un envahissement de son territoire par Bakou, le président azerbaïdjanais Ilham Aliev ayant déclaré en 2018 qu'"Erevan est notre terre historique", Paris a annoncé mardi avoir validé la livraison future de matériel militaire à l'Arménie. La France a en outre débloqué 12 millions d'euros pour Erevan au titre de l'aide humanitaire, contre à peine 5 millions pour Bruxelles. "Le boycott ou le retrait d'invitation n'est pas la meilleure façon de parvenir à l'objectif" d'un soutien européen plus fort à l'Arménie, a encore ajouté M. Kasbarian.
8 commentaires
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer