Kiev a besoin d'un "soutien stable" et de long terme car "on ne sait pas si Poutine relancera une agression ou non après la fin de cette guerre", a estimé le président ukrainien.
Volodymyr Zelensky à Londres, au Royaume-Uni, le 24 octobre 2025. ( POOL / KIRSTY WIGGLESWORTH )
L'Ukraine ne va pas se "battre pendant des décennies", a assuré mardi 28 octobre Volodymyr Zelensky, qui prévoit encore deux à trois ans de combats contre la Russie. Une période pendant laquelle l'Ukraine aura besoin du soutien financier de l'Europe, alors que la Commission européenne envisage de débloquer progressivement les avoirs russes gelés pour financer l'effort de guerre ukrainien.
"J'ai de nouveau insisté sur ce point auprès de tous les dirigeants européens. Je leur ai dit que nous n'allions pas nous battre pendant des décennies , mais que vous deviez montrer que, pendant un certain temps, vous seriez en mesure de fournir un soutien financier stable à l'Ukraine", a déclaré le président ukrainien, lors d'un briefing sous embargo jusqu'à mardi.
"Et c'est pourquoi ils ont ce programme à l'esprit -deux-trois ans. La guerre pourrait se finir plus tôt, mais de l'argent sera nécessaire pour la reconstruction ", a-t-il ajouté.
Sur l'utilisation des avoirs russes, les dirigeants européens réunis jeudi à Bruxelles ont effectué un premier pas timide, en demandant à la Commission d'explorer les moyens de financer l'Ukraine sur les deux années à venir, laissant la porte ouverte à la mise en place d'un prêt qui s'appuierait sur ces avoirs. Immobilisés du fait de sanctions occidentales, ils représentent quelque 210 milliards d'euros.
Cette proposition sera au menu du sommet européen de décembre, repoussant de facto les arbitrages les plus difficiles. Elle est formulée en termes vagues en raison des réserves de la Belgique, pays où se trouve l'essentiel des fonds.
Faire pression sur la Chine
Selon Volodymyr Zelensky, Kiev a besoin d'un "soutien stable" et de long terme car "on ne sait pas si Poutine relancera une agression ou non après la fin de cette guerre".
Volodymyr Zelensky espère également que Donald Trump fera pression sur Xi Jinping pour que Pékin diminue son soutien à Moscou et ses importations d'hydrocarbures russes, lors de la rencontre prévue jeudi entre les dirigeants américain et chinois.
"Cela pourrait être l'un de ses gestes forts (de Trump, nldr), en particulier si après ces sanctions décisives, la Chine est prête à réduire ses importations" russes, a affirmé Volodymyr Zelensky, en référence aux sanctions imposées la semaine dernière par Washington contre deux grands groupes pétroliers russes.
Sur le front, l'armée russe, plus nombreuse, continue de grignoter du terrain dans certains secteurs, en dépit de lourdes pertes, et sans réussir pour l'heure à accomplir de percée majeure. La priorité du Kremlin reste la prise de la région de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine.
Ces derniers jours, la pression s'est accentuée sur la ville de Pokrovsk, un bastion de la région que les forces russes cherchent à prendre depuis des mois. Volodymyr Zelensky a affirmé qu'environ 200 soldats russes se trouvaient actuellement dans la cité, "la cible principale des Russes". Dimanche soir, il avait déjà affirmé que des "combats féroces" se déroulaient dans la ville et ses faubourgs.
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