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Guerre en Ukraine: quelles sont les demandes de Kiev et Moscou ?
information fournie par Boursorama avec Media Services 15/05/2025 à 08:48

Russes et Ukrainiens doivent se retrouver jeudi à Istanbul pour les premières discussions bilatérales sur l'issue de la guerre depuis le printemps 2022, où de premiers pourparlers après le déclenchement de l'invasion russe de l'Ukraine n'avaient pas abouti. Voici les positions officielles des deux camps avant cette réunion très attendue mais dont les modalités restent floues.

Un canon Archer Howitzer, dans la région de Donetsk, en janvier 2024 (illustration) ( AFP / ROMAN PILIPEY )

Un canon Archer Howitzer, dans la région de Donetsk, en janvier 2024 (illustration) ( AFP / ROMAN PILIPEY )

Territoires pour Moscou

Vladimir Poutine garde depuis le début de l'invasion des exigences maximalistes. Il répète que le processus de règlement doit s'attaquer aux "causes profondes" du conflit, en premier lieu la volonté de l'Ukraine de rejoindre l'Otan, une alliance que Moscou considère comme une menace existentielle qui s'étend à ses frontières.

La Russie revendique par ailleurs l'annexion de quatre régions du sud et de l'est de l'Ukraine qu'elle contrôle partiellement (Donetsk, Lougansk, Kherson, Zaporijjia) et de la péninsule de Crimée, annexée en 2014.

Fin mars, son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, avait déclaré que "la reconnaissance internationale" de l'appartenance à Moscou de ces territoires est "impérative" pour un règlement du conflit.

Vladimir Poutine a présenté une multitude de justifications à l'offensive de février 2022 contre l'Ukraine, notamment la "protection" des russophones de l'est de l'Ukraine et la "dénazification" d'un pays qu'il accuse d'être sous la coupe de puissances occidentales hostiles à la Russie.

Moscou demande notamment que cessent les livraisons d'armes occidentales et la mise à l'écart des groupes ultranationalistes ukrainiens.

Fin mars, Vladimir Poutine avait également évoqué l'idée d'une "administration transitoire" pour l'Ukraine, sous l'égide de l'ONU, une option qui implique le départ de Volodymyr Zelensky.

Le chef du Kremlin ne considère pas le président ukrainien comme légitime, arguant que son mandat de cinq ans a expiré en mai 2024, bien que les élections soient impossibles du fait de la guerre. Il considère aussi que la révolution du Maïdan, qui a porté des autorités pro-occidentales au pouvoir à Kiev en 2014, était un "coup d'Etat" contre le président prorusse d'alors.

"Garanties de sécurité" pour Kiev

En Ukraine, la question des concessions territoriales est très clivante, la population ayant consenti depuis 2014 à d'énormes sacrifices humains et subi d'importantes destructions matérielles pour conserver ses frontières établies à la fin de l'URSS en 1991.

M. Zelensky avait évoqué de possibles "échanges" de territoires avec Moscou concernant les zones tenues par Kiev dans la région russe de Koursk, mais les forces ukrainiennes en ont finalement été chassées fin avril par la Russie.

Reste donc à savoir quelles concessions seraient envisageables entre Kiev et Moscou, alors que l'Ukraine continue d'exiger le retrait pur et simple de toutes les troupes russes de son territoire.

Parmi elles, l'épineuse question de la Crimée. Volodymyr Zelensky soutient publiquement que Kiev ne cèdera pas cette péninsule ukrainienne majoritairement russophone et annexée par Moscou en 2014, car la Constitution ukrainienne dispose qu'elle fait partie de son territoire.

Plus largement, Volodymyr Zelensky appelle ses alliés à fournir des "garanties de sécurité" à l'Ukraine pour dissuader la Russie de l'envahir à nouveau après la conclusion d'un accord de paix.

Dans cette optique, Kiev a comme demande principale de rejoindre l'Otan, une possibilité catégoriquement rejetée par Moscou et exclue aussi par le président américain Donald Trump.

L'Ukraine, comme autre option, évoque avec les Européens la création d'un contingent militaire occidental qui pourrait être déployé dans le pays, avec le soutien de l'Otan, en cas de paix. Une possibilité également fermement rejetée par Moscou.

Cessez-le-feu

Pour enclencher un processus diplomatique de résolution du conflit, Kiev appelle depuis plusieurs semaines, comme l'administration de Donald Trump, a un cessez-le-feu "inconditionnel" de 30 jours préalable à des discussions.

Ses alliés européens, de concert avec les Américains, ont posé le week-end dernier un ultimatum à la Russie: accepter une trêve le temps de négocier ou bien subir des sanctions "massives" en représailles.

Carte des zones contrôlées par les forces russes en Ukraine et zones d'opérations ukrainiennes sur le sol russe, au 27 avril 2025 à 17h30 GMT  ( AFP / Valentina BRESCHI )

Carte des zones contrôlées par les forces russes en Ukraine et zones d'opérations ukrainiennes sur le sol russe, au 27 avril 2025 à 17h30 GMT ( AFP / Valentina BRESCHI )

Vladimir Poutine, à ce stade, a à chaque fois repoussé les demandes de cessez-le-feu de Kiev et de ses alliés, estimant qu'elle permettrait aux forces ukrainiennes, en difficulté sur le front, de se réarmer grâce aux Occidentaux.

Mais c'est bien en réponse à cette pression européenne et de Kiev que le président russe a proposé la tenue à Istanbul jeudi de pourparlers directs entre Russes et Ukrainiens sur l'issue du conflit. Une première depuis le printemps 2022, quand des discussions initiales menées au Bélarus et en Turquie avaient échoué à faire taire les armes.

20 commentaires

  • 10:33

    17 millions de KM2 ... on peut comprendre vu ce que j explique que la Crimée voir plus , qu une partie de la population ne veuille pas se mettre à l ukrainien .... ils sont russes ... tout le sud de l Ukraine a été pris aux esclavagistes musulmans du Khanat de Crimée ... qui englobait le Donbass , kherson , Odessa ... il y a plus de 200 ans ... c est vrai il n y a que le Kosovo qui a le droit de choisir ... la democratie est à geometrie variable pour l Occident


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