Moscou a réitéré ses demandes pour un cessez-le-feu de 30 jours : retrait des troupes ukrainiennes des régions occupées par les Russes et reconnaissance internationale de ses conquêtes.

Dmitri Peskov à Moscou, en Russie, le 10 mai 2025. ( POOL / ANTON VAGANOV )
La Russie cherche toujours à "éliminer les causes profondes du conflit", a indiqué mardi 3 juin le Kremlin, qui ne voit pas de fin rapide à la guerre en Ukraine, au lendemain de nouveaux pourparlers russo-ukrainiens en Turquie qui n'ont pas abouti à un cessez-le-feu, les deux parties campant sur leurs positions.
"Il serait erroné d'attendre des décisions et des avancées immédiates" , a déclaré le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, lors de son briefing quotidien. "La question du règlement est extrêmement complexe et comporte de nombreuses nuances", a-t-il ajouté, rappelant que Moscou souhaitait avant tout "éliminer les causes profondes du conflit" pour parvenir à la paix avec Kiev .
Russes et Ukrainiens se sont retrouvés lundi à Istanbul pour un deuxième cycle de négociations sous médiation turque , après un premier rendez-vous le 16 mai. Mais à ce stade, les efforts diplomatiques visant à trouver une issue à l'offensive russe n'ont apporté que peu de résultats, Moscou et Kiev ne s'accordant que sur des échanges de prisonniers et de corps de soldats tués au front.
Dmitri Peskov a toutefois vanté des accords "importants" conclus à Istanbul, assurant que "le travail va se poursuivre". "Nous attendons une réaction au mémorandum qui a été transmis" , a-t-il poursuivi, au sujet de la liste de demandes de Moscou transmises aux Ukrainiens lundi.
Demandes maximalistes de Moscou
Selon ce mémorandum publié par les agences de presse d'Etat russes TASS et Ria Novosti, Moscou demande un "retrait complet" de l'armée ukrainienne des régions partiellement occupées de Donetsk et Lougansk (est) et de celles de Zaporijjia et Kherson (sud) avant "la mise en place d'un cessez-le-feu de 30 jours".
Figurent aussi notamment "la reconnaissance juridique internationale" de ces régions et de la Crimée annexée en 2014 comme territoires russes, ainsi que la "neutralité" de l'Ukraine, alors que Kiev ambitionne de rejoindre l'Otan.
Toutes ces demandes maximalistes ont déjà été rejetées par le passé par l'Ukraine, qui réclame de son côté que l'armée russe se retire de son territoire, occupé à près de 20% par Moscou.
Le 19 mai, Vladimir Poutine avait appelé Kiev à trouver des "compromis", sans donner plus de détails. Mardi, son porte-parole n'a pas souhaité "rendre public" ces éventuels "compromis". Il a aussi jugé "peu probable" dans un avenir "proche" une rencontre entre Vladimir Poutine, Volodymyr Zelensky et Donald Trump, suggérée par la Turquie lundi et réclamée par Kiev. La Maison Blanche avait affirmé que le président américain était "prêt" à s'y rendre en cas d'un tel sommet.
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