Le président américain avait promis d'arrêter le conflit en 24 heures. Depuis, il s'est dit "déçu" par son homologue russe à plusieurs reprises.

Donald Trump et Vladimir Poutine à Helsinki, en Finlande, le 16 juillet 2018. ( AFP / BRENDAN SMIALOWSKI )
Il semble qu'une nouvelle rencontre entre Vladimir Poutine et Donald Trump n'ait jamais été aussi proche en six ans. Les deux chefs d'État ont évoqué un telle possibilité, dans l'optique de mettre fin à la guerre en Ukraine déclenchée par la Russie.
Voici ce que l'on sait de ces possibles retrouvailles.
• Un "accord de principe"
Leur dernière rencontre remonte à juin 2019 en marge d'un sommet du G20 au Japon, lors du premier mandat du président républicain. Jeudi, Donald Trump s'est dit prêt à voir Vladimir Poutine tandis que le Kremlin a annoncé qu' un "accord de principe" pour une rencontre "dans les prochains jours" avait été trouvé.
Le président américain a repris contact en février avec son homologue russe après son retour à la Maison Blanche, dans l'espoir d'arrêter rapidement la guerre déclenchée en 2022 par l'invasion russe de l'Ukraine.
Mais, face au blocage des négociations entre Moscou et Kiev, il s'est montré de plus en plus frustré face à Vladimir Poutine , lui lançant un ultimatum pour trouver une issue au conflit, sous peine de nouvelles sanctions américaines.
Alors que cet ultimatum doit expirer vendredi, les efforts diplomatiques se sont accélérés cette semaine et l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, a été reçu mercredi par Vladimir Poutine au Kremlin.
• Le lieu pas encore décidé
Vladimir Poutine a affirmé jeudi, aux côtés de son homologue émirati qu'il recevait à Moscou, Mohammed ben Zayed, que les Émirats arabes unis pourraient accueillir sa rencontre avec Donald Trump. Mais cette possibilité n'a, pour l'heure, pas été confirmée par Washington. Un responsable américain à la Maison Blanche, s'exprimant sous couvert de l'anonymat, a indiqué jeudi que le lieu de la réunion n'avait pas encore été décidé et que celle-ci pourrait intervenir la semaine prochaine.
Interrogé jeudi dans le Bureau ovale, Donald Trump n'a pas fourni plus d'éléments sur le lieu d'une rencontre.
Et concernant le maintien ou non de son ultimatum lancé à Moscou, qui doit expirer vendredi, le président américain a esquivé : "Cela va dépendre de Poutine, on va voir ce qu'il va dire."
"Très déçu", a-t-il enchaîné, semblant parler de son homologue russe. En juillet, il s'était déjà dit "déçu" à plusieurs reprises par le chef du Kremlin.
• Zelensky présent ?
Pour le président ukrainien, une rencontre entre lui et Vladimir Poutine est une "priorité". Il estime qu'il "est légitime que l'Ukraine participe aux négociations" dans un format tripartite. Mais le dirigeant russe refuse de voir son homologue ukrainien, estimant que les "conditions" ne sont pas réunies pour un tête-à-tête : Moscou juge qu'une telle rencontre n'a de sens qu'en phase finale des négociations de paix.
Quant à Donald Trump, sa réponse a été limpide : sur la question de savoir s'il pensait que Vladimir Poutine devait d'abord s'entretenir avec Volodymyr Zelensky avant de le rencontrer lui, le président américain a répondu "non". Les deux dirigeants "aimeraient me rencontrer, et je ferai tout ce que je peux pour arrêter la tuerie", a-t-il ajouté.
Le chef de l'État ukrainien s'est entretenu jeudi au téléphone avec Donald Trump, une conversation à laquelle avaient pris part plusieurs dirigeants européens.
Volodymyr Zelensky a demandé que les Européens soient inclus dans les négociations de paix sur l'Ukraine, desquelles ils ont jusqu'à présent été tenus à l'écart malgré les efforts de Paris, Berlin et Londres.
• Positions irréconciliables
Entre la Russie et l'Ukraine, les positions sont encore aux antipodes. Le dernier cycle de négociations directes à Istanbul en juillet n'avait débouché que sur un nouvel échange de prisonniers et de dépouilles de soldats. Parallèlement, la Russie poursuit ses attaques aériennes mortelles sur l'Ukraine , où elle grignote chaque jour du terrain sur le front.
Moscou réclame que l'Ukraine lui cède quatre régions partiellement occupées (celles de Donetsk, Lougansk, Zaporijjia et Kherson), en plus de la Crimée annexée en 2014, et qu'elle renonce aux livraisons d'armes occidentales et à toute adhésion à l'Otan.
Des exigences inacceptables pour Kiev, qui veut le retrait des troupes russes et des garanties de sécurité occidentales, dont la poursuite des livraisons d'armes et le déploiement d'un contingent européen, ce à quoi s'oppose la Russie.
L'Ukraine demande aussi, de concert avec ses alliés européens, un cessez-le-feu de 30 jours, auquel se refusent les Russes.
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