Le gouverneur de la Banque de France a estimé mercredi que la guerre commerciale engagée par les Etats-Unis aurait un impact limité sur l'inflation en Europe et que la Banque centrale européenne (BCE) avait encore de la "marge" pour baisser ses taux d'intérêt.

( AFP / FABRICE COFFRINI )
"En Europe, il y a un effet sur la croissance", avec un impact direct à la baisse estimé à 0,25 point sur le PIB de la zone euro, et peu ou "probablement pas sur l'inflation", a déclaré François Villeroy de Galhau en présentant à la presse la lettre qu'il adresse chaque année au président de la République et aux présidents du Sénat et de l'Assemblée nationale.
"Les tarifs vont beaucoup moins jouer sur l'inflation européenne que sur l'inflation américaine", a-t-il ajouté.
Dans ce contexte, "nous avons encore une marge de baisse des taux, son rythme et son ampleur sont à déterminer selon (...) un pragmatisme agile", a-t-il indiqué à propos de l'assouplissement monétaire engagé depuis juin 2024 par la BCE.
Selon le gouverneur, les effets inflationnistes de la hausse des droits de douane annoncée par le président américain Donald Trump seront "moindres", pour plusieurs raisons: parce que "la désinflation était plus avancée en Europe", qu'il n'y "pas de goulet d'étranglement au niveau de l'économie européenne" et que d'éventuelles contre-mesures de l'UE seraient ciblées et limitées aux importations en provenance des Etats-Unis, contrairement aux mesures américaines qui visent de nombreux pays.
A l'inverse des droits de douane, certains facteurs pourraient faire baisser les prix, a-t-il poursuivi: la baisse des cours des matières premières, la faiblesse de la demande et une éventuelle dépréciation de l'euro - mais aujourd'hui "on a plutôt le contraire" concernant la monnaie unique.
"Je crois que l'euro est une force dans cette tempête et qu'il y a une opportunité pour progressivement développer le rôle international de l'euro", a estimé François Villeroy de Galhau.
En mars, la Banque de France avait abaissé à 0,7% sa prévision de croissance pour 2025 en France, en raison notamment des fortes incertitudes internationales.
Son gouverneur a toutefois mis en garde contre une nouvelle "révision hâtive" de cette prévision dans un contexte de grande "volatilité". L'institution compte mettre à jour ses prévisions macroéconomiques en juin.
5 commentaires
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer