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Google annonce un investissement record en Allemagne dans les centres de données
information fournie par Boursorama avec AFP 12/11/2025 à 08:11

( AFP / TOBIAS SCHWARZ )

( AFP / TOBIAS SCHWARZ )

Google a annoncé mardi son "plus grand plan d'investissements à ce jour" dans "l'avenir numérique" de l'Allemagne, qui s'appuie sur les mastodontes américains de la tech pour rattraper son retard dans la course à l'intelligence artificielle.

D'ici 2029, le géant américain va investir 5,5 milliards d'euros dans le pays, principalement dans le développement de centres de données, ces usines du numérique indispensables pour l'utilisation de l'IA et du cloud (informatique à distance) par les entreprises allemandes.

"Notre pays est et reste l'un des lieux d'investissement les plus attractifs au monde", s'est félicité le chancelier Friedrich Merz sur le réseau X.

Après l'annonce de la construction d'une "usine d'IA souveraine" par Deutsche Telekom et l'américain Nvidia la semaine précédente, c'est un nouvel investissement important dans une économie allemande en perte de compétitivité et à la traîne dans le numérique.

- "Haute technologie" -

"Nous croyons fermement que l'Allemagne peut jouer un rôle de leader dans l'utilisation de l'IA", a déclaré Philipp Justus, directeur de Google Allemagne, lors d'une conférence de presse à Berlin.

Google avait choisi de faire ses annonces dans le bâtiment représentant la Hesse, la région d'Allemagne où l'entreprise est implantée, à Francfort, où se trouve le tissu de centres de données le plus grand du pays.

L'Américain veut construire un deuxième centre de données dédié à l'infrastructure cloud dans cette même région, à Dietzenbach, prévu pour être mis en service au deuxième trimestre 2027.

Il souhaite également agrandir le premier centre inauguré en 2023 à Hanau, à l'est de Francfort.

Ces projets "sécuriseront" environ 9.000 emplois par an en Allemagne jusque 2029, a précisé Philipp Justus.

"Ce sont des investissements dans les emplois du futur" et "un signal très important pour montrer que l'Allemagne est un lieu de haute technologie", a déclaré le ministre des Finances et vice-chancelier Lars Klingbeil lors de la conférence de presse.

En Europe, l'Allemagne possède le plus de centres de données, mais ne représentait que 2,5% des installations mondiales en 2024, contre 3,5% en 2015 selon la fédération des entreprises numériques Bitkom.

Elle est largement distancée par les États-Unis, qui disposaient déjà en 2024 de capacités dix fois supérieures à celles prévues en Allemagne d'ici 2030, et par la Chine.

Certains super centres dédiés aux modèles IA de grande envergure sont également en construction aux Etats-Unis, mais pas encore implantés en Europe.

- Dépendance aux Etats-Unis -

D'ici 2030, le nombre des centre de données dédiés à l'IA en Allemagne quadruplera et leur capacité augmentera de 70%, selon Bitkom.

Le gouvernement fédéral doit donc abaisser le prix de l'énergie et "réduire radicalement les obstacles à l'investissement" dans les centres de données, réclame Bernhard Rohleder, directeur de Bitkom.

Mardi, Google a aussi annoncé l'agrandissement de trois de ses quatres sites en Allemagne : Francfort, Berlin et Munich, où le groupe possède plus des deux tiers de ses 2.500 employés dans le pays.

Pour son nouveau site à Dietzenbach, Google utilisera également l'énergie éolienne et solaire et récupérera la chaleur excédentaire du bâtiment pour la transférer aux habitants de la région.

Rassurant pour la croissance allemande, ces projets d'investissement interrogent néanmoins sur la dépendance technologique de l'Europe aux mastodontes américains.

Bruxelles regarde avec inquiétude le rapprochement de certains d'entre eux avec le président américain Donald Trump, depuis son retour à la Maison Blanche.

"Ce n'est pas un paradoxe pour moi", a rétorqué Kristina Sinemus, ministre du Numérique du Land de Hesse. "Avec un investisseur américain, nous n'avons pas automatiquement transféré nos données aux États-Unis".

Les centres de données ne "sont guères comparables aux projets industriels classiques", car une part importante des milliards finance "l'achat de technologies de pointe aux États-Unis", note le journal spécialisé Handelsblatt.

A commencer par les précieux processeurs de Nvidia, qui accaparent environ deux tiers du montant investi ensemble par Deutsche Telekom et le géant américain selon le journal.

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