
Une personne marche dans le quartier financier à Londres
L'économie britannique s'est contractée de manière inattendue pour le deuxième mois consécutif en mai, selon les chiffres de l'Office des statistiques nationales publiés vendredi, ajoutant ainsi aux inquiétudes de la ministre britannique des Finances, Rachel Reeves.
Le produit intérieur brut (PIB) a reculé de 0,1% après une baisse de 0,3% en avril. Les économistes interrogés par Reuters tablaient en moyenne sur une expansion de 0,1% du produit intérieur brut (PIB).
Alors que le secteur des services a enregistré une légère croissance, le recul de la production industrielle et de la construction a pesé sur la production totale.
Rachel Reeves a qualifié vendredi de "décevants" les derniers chiffres du PIB. "Même si les chiffres actuels sont décevants, je suis déterminée à relancer la croissance économique et à tenir cette promesse", a-t-elle affirmé dans un communiqué.
Ces chiffres font apparaître des risques sur les prévisions de croissance économique pour le deuxième trimestre 2025, après une forte hausse en début d'année. Ils renforcent les anticipations d'une baisse des taux d'intérêt par la Banque d'Angleterre (BoE) le mois prochain.
"Le manque de dynamisme de l'économie britannique, illustré par ces chiffres moroses, signifie qu'une baisse des taux d'intérêt en août semble désormais inévitable, malgré la récente flambée de l'inflation", a déclaré Suren Thiru, directeur économique de l'organisme comptable ICAEW.
L'économie britannique a connu une croissance rapide au premier trimestre 2025, surpassant celle des autres pays du G7. En mai, la BoE a revu à la hausse ses prévisions de croissance pour l'ensemble de l'année, à 1%.
Cependant, une grande partie de la croissance enregistrée début 2025 était probablement liée à l'expiration, en avril, d'un allègement fiscal sur certains achats immobiliers, qui avait stimulé le secteur avant la date butoir, ainsi qu'à la ruée des fabricants pour devancer la hausse des droits de douane américains.
La BoE a déclaré qu'elle estimait que l'économie avait progressé d'environ 0,25% au deuxième trimestre 2025.
Selon l'Office des statistiques nationales, pour enregistrer une croissance au cours du trimestre, les données mensuelles de juin devraient au moins rester stables, en supposant qu'aucune révision ne soit apportée aux mois précédents.
Une contraction de 0,4% ou plus en juin entraînerait une contraction trimestrielle.
"La deuxième baisse consécutive du PIB réel mensuel en mai va renforcer les inquiétudes quant au fait que le plan de croissance du gouvernement ait été déraillé par des chocs externes et internes", a déclaré Raj Badiani, directeur économique pour l'Europe chez S&P Global Market Intelligence.
(Andy Bruce, William James, Mara Vîlcu pour la version française, édité par Augustin Turpin)
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