Des tirs israéliens ont tué au moins trois Palestiniens et blessé des dizaines d'autres près d'un site de distribution d'aide humanitaire géré par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), ont déclaré lundi les autorités sanitaires locales.
L'armée israélienne a dit être au courant des informations faisant état de victimes et indiqué que l'incident faisait l'objet d'un examen approfondi.
Selon un communiqué de Tsahal, les troupes israéliennes opérant pendant la nuit à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, ont tiré des coups de semonce "pour empêcher plusieurs suspects de s'approcher d'elles", ajoutant que l'incident s'était produit à environ un kilomètre du site de distribution d'aide.
La GHF, une entité basée aux Etats-Unis et soutenue par Israël et Washington, a déclaré qu'il n'y avait pas eu de morts ni de blessés sur son site de distribution ou dans la zone environnante.
Reuters n'a pas pu vérifier de manière indépendante ce qui s'est passé.
Ce nouvel incident souligne l'instabilité de la situation sécuritaire dans la bande Gaza qui complique l'acheminement de l'aide dans l'enclave palestinienne, après l'assouplissement, le mois dernier, d'un blocus israélien qui durait depuis près de trois mois.
Dimanche, des responsables palestiniens et internationaux ont déclaré qu'au moins 31 personnes avaient été tuées et des dizaines d'autres blessées près du même site, l'un des quatre exploités par la GHF à Rafah.
Le secrétaire général de l'Onu, Antonio Guterres, s'est dit consterné par les informations faisant état de Palestiniens tués et blessés alors qu'ils cherchaient de l'aide à Gaza dimanche, et a demandé l'ouverture d'une enquête indépendante.
L'armée israélienne a nié avoir tiré sur des personnes venues chercher de l'aide, et la GHF a déclaré que la distribution de dimanche s'était déroulée sans incident, décrivant les rapports sur les morts comme étant fabriqués par le Hamas.
Dans une déclaration séparée, l'armée israélienne a indiqué qu'au cours de la journée écoulée, ses forces avaient étendu leurs opérations terrestres dans la bande de Gaza, tué des hommes armés et démantelé des installations de stockage d'armes et des infrastructures militaires en surface et souterraines.
Dans le même temps, le ministère gazaoui de la Santé a déclaré que les frappes israéliennes dans l'enclave avaient tué 51 personnes et en avaient blessé 500 autres au cours des dernières 24 heures.
Au moins 16 personnes ont été tuées tôt lundi à Djabalia, dans le nord de la bande de Gaza, ont déclaré les autorités sanitaires locales.
À l'hôpital Nasser de Khan Younès, les proches de Houssam Wafi, un père de six enfants âgé de 37 ans, qui a été tué près du site d'aide dimanche, sont arrivés pour lui rendre un dernier hommage avant l'enterrement.
"Les États-Unis et Israël, que nous disent-ils ? Allez chercher de la nourriture, de l'eau et de l'aide. Lorsque l'aide arrive, ils nous frappent. Est-ce juste ?" a déclaré à Reuters Ali Wafi, le frère de la victime.
(Rédigé par Nidal al-Mughrabi avec Alex Cornwell et Hatem Khaled ; Mara Vîlcu pour la version française, édité par Blandine Hénault)
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