Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Fermer

Gaza-L'aide humanitaire se fait toujours attendre, la pression s'accentue sur Israël
information fournie par Reuters 21/05/2025 à 15:39

Une manifestation exigeant la fin de la guerre à Gaza, à Sderot

Une manifestation exigeant la fin de la guerre à Gaza, à Sderot

par Nidal al-Mughrabi et James Mackenzie

Les Palestiniens de la bande de Gaza, où la famine menace après deux mois de blocus, attendaient toujours mercredi l'entrée promise des camions d'aide humanitaire, alors que le gouvernement de Benjamin Netanyahu fait face à la pression de la communauté internationale et d'une partie de l'opinion publique israélienne.

Selon l'armée israélienne, un peu moins d'une centaine de camions humanitaires sont entrés dans la bande de Gaza depuis que le gouvernement israélien a accepté lundi de lever le blocus en place depuis dix semaines dans l'enclave palestinienne.

Mais avec les attaques aériennes continues et les assauts des chars de l'armée israélienne, qui ont fait des dizaines de morts mercredi, les boulangers et les opérateurs de transports affirment n'avoir pu accéder à de la farine ou à des produits de première nécessité.

"Il n'y a pas de farine, pas de nourriture, pas d'eau", déclare Sabah Warsh Agha, une habitante de 67 ans de Beït Lahiya, qui a trouvé refuge dans un amât de tentes près de la plage de la ville de Gaza.

"Avant, on pompait de l'eau, mais la pompe ne marche plus. Il n'y a pas de diesel ni d'essence."

La reprise des bombardements par Israël après deux mois de trêve a provoqué un changement d'attitude dans la communauté internationale, longtemps prudente sur ses critiques envers l'Etat hébreu.

Le gouvernement britannique a suspendu mardi des négociations commerciales avec Israël au lendemain d'un communiqué commun rédigé par Londres, Paris et Ottawa menaçant Israël d'"actions concrètes" si le gouvernement de Benjamin Netanyahu ne mettait pas fin à ses opérations militaires et ne levait pas ses restrictions sur l'aide humanitaire à destination de Gaza.

Mercredi, le pape Léon XIV a lancé un appel à Israël pour l'autoriser à faire entrer de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza.

"Je renouvelle mon appel fervent à autoriser l'entrer de l'aide humanitaire juste et pour mettre un terme aux hostilités, le prix dévastateur payé par les enfants, les personnes âgées et les malades", a déclaré le souverain pontife lors de sa première audience générale sur la place Saint-Pierre.

"ETAT PARIA"

En Israël, le leader de l'opposition Yaïr Golan a attisé la colère du gouvernement et de ses soutiens pour avoir déclaré qu'"un Etat sain ne tue pas des bébés par hobby", ajoutant qu'Israël risquait de devenir un "Etat paria parmi les nations".

Yaïr Golan, ancien commandant adjoint de l'armée israélienne qui s'est porté au secours des victimes lors des attaques du 7 octobre 2023, mène un parti de gauche peu influent sur le plan électoral.

Mais ses propos, qui font échos à ceux prononcés par l'ancien Premier ministre Ehud Olmert dans une interview à la BBC, souligne le malaise naissant en Israël sur l'hypothèse d'une poursuite de la guerre, alors que 58 otages sont toujours détenus à Gaza. Des doutes balayés par Benjamin Netanyahu.

"J'ai entendu Olmert et Yaïr Golan, et c'est choquant", a déclaré le Premier ministre dans une vidéo. "Alors que les soldats des FDI [forces de défense israéliennes, NDLR] combattent le Hamas, il y a ceux qui renforcent la fausse propagande contre l'Etat d'Israël".

Selon un sondage réalisé par l'Université hébraïque de Jérusalem, 70% de la population soutient un accord de cessez-le-feu incluant le retour de tous les otages.

Mais les faucons du gouvernement israélien, dont certains militent pour l'expulsion de tous les Palestiniens de la bande de Gaza, insistent pour que la guerre se poursuive jusqu'à la "victoire finale", ce qui inclue le désarmement du Hamas et le retour de tous les otages.

Benjamin Netanyahu, dont la cote de popularité s'effrite et qui fait face à un procès pour corruption en Israël et à un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale, a jusqu'ici pris le parti des partisans de la ligne dure.

Les attaques aériennes et les assauts des chars d'Israël ont tué au moins 34 personnes mercredi, selon les autorités sanitaires palestiniennes. L'armée israélienne a déclaré avoir touché 115 cibles, dont des lanceurs de roquettes, des tunnels et des infrastructures militaires non spécifiées.

(Version française Zhifan Liu, édité par Blandine Hénault)

9 commentaires

  • 19:31

    windbank : je vois que réfléchir est difficile pour vous, faîtes un effort


Signaler le commentaire

Fermer

A lire aussi