(Actualisé avec Netanyahu §11-12, Trump §21-22)
Des frappes israéliennes sur l'hôpital Nasser situé dans la bande de Gaza ont fait lundi au moins vingt morts, dont cinq journalistes parmi lesquels un travaillait pour Reuters, ont rapporté lundi les autorités sanitaires gazaouies.
Le caméraman Houssam al Masri, qui travaillait pour Reuters, a été tué dans une première frappe tandis que le photographe Hatem Khaled, également employé par Reuters, a été blessé dans une deuxième frappe, ont précisé les autorités.
Selon des témoins, la deuxième frappe sur l'hôpital Nasser est intervenue après l'arrivée de secouristes et de journalistes sur les lieux d'une première frappe.
La diffusion d'images en direct depuis l'hôpital, dont s'occupait Houssam al Masri, a été soudainement interrompue au moment de la frappe initiale, selon des images de Reuters.
"Nous sommes profondément attristés d'apprendre la mort de Houssam al Masri, un employé de Reuters, et les blessures d'un autre de nos employés, Hatem Khaled, lors des frappes israéliennes contre l'hôpital Nasser à Gaza aujourd'hui", a déclaré un porte-parole de Reuters dans un communiqué.
"Nous recherchons de toute urgence des informations complémentaires et avons demandé aux autorités de Gaza et d'Israël de nous aider à obtenir une assistance médicale urgente pour Hatem", a ajouté le porte-parole.
Dans un communiqué, l'armée israélienne a confirmé avoir procédé à une frappe dans la zone de l'hôpital Nasser dans la ville de Khan Younès, sans préciser qu'elle était la cible.
"Les forces de défense israéliennes regrettent tout préjudice causé à des personnes non impliquées et ne cible pas les journalistes en tant que tels", est-il ajouté.
Le chef d'état-major a donné l'instruction de réaliser une enquête initiale dès que possible, indique encore le communiqué de Tsahal.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré qu'Israël regrettait profondément ce qu'il a qualifié de "tragique incident" survenu lundi à l'hôpital Nasser.
"Notre guerre est contre les terroristes du Hamas. Notre objectif légitime est de vaincre le Hamas et de rapatrier nos otages", a déclaré Benjamin Netanyahu.
"GUERRE OUVERTE CONTRE LES MÉDIAS LIBRES"
Les autorités sanitaires gazaouies ont identifié parmi les autres journalistes tués Mariam Abou Dagga, qui travaillait comme pigiste notamment pour Associated Press, Mohammed Salama, employé de la chaîne Al Jazeera, Moaz Abou Taha, journaliste indépendant qui collaborait avec plusieurs organes de presse, dont Reuters occasionnellement, et Ahmed Abou Aziz.
Un secouriste figure également parmi les victimes, ont-elles ajouté.
L'agence Associated Press a dit être "choquée et attristée" d'apprendre la mort d'Abou Dagga et des autres journalistes.
Le Syndicat des journalistes palestiniens a condamné les frappes israéliennes, estimant qu'elles représentaient "une guerre ouverte contre les médias libres".
Le Secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a fortement condamné par la voix d'un porte-parole les meurtres de Palestiniens lors des frappes contre l'hôpital Nasser et appelé à une enquête rapide et impartiale.
Le président français Emmanuel Macron a lui dénoncé une attaque "intolérable".
"Les civils et les journalistes doivent être protégés en toute circonstance. Les médias doivent pouvoir exercer leur mission de façon libre et indépendante pour couvrir la réalité du conflit. L’aide humanitaire doit rentrer. Nous appelons Israël à respecter le droit international", a déclaré Emmanuel Macron sur X.
Le président américain Donald Trump, qui a d'abord indiqué aux journalistes qui l'interrogeaient sur la situation qu'il n'était pas au courant des frappes contre l'hôpital Nasser, s'est ensuite dit mécontent et a appelé à "mettre fin à ce cauchemar".
Le locataire de la Maison blanche a également affirmé une qu'une pression diplomatique "très sérieuse" était en cours pour mettre fin au conflit à Gaza.
"Cela n'a jamais cessé. Nous avons toujours cherché une solution, ou, à terme, comme l'a dit le président, nous voulons que cela cesse. Cela doit cesser sans le Hamas", a déclaré le secrétaire d'État américain Marco Rubio, s'exprimant aux côtés de Donald Trump à la Maison blanche avant une rencontre avec le président sud-coréen.
Plus de 240 journalistes palestiniens ont été tués par des tirs israéliens dans la bande de Gaza depuis le début du conflit initié par l'attaque meurtrière du Hamas dans le sud d'Israël, le 7 octobre 2023, selon le syndicat.
Il y a deux semaines, le correspondant d'Al Jazeera, Anas al Sharif et quatre autres journalistes ont été tués par l'armée israélienne lors d'une frappe.
Israël interdit à tous les journalistes étrangers d'entrer dans la bande de Gaza depuis le début de son offensive dans l'enclave. Les reportages réalisés depuis ce territoire ont été produits par des journalistes palestiniens, dont beaucoup travaillent depuis de nombreuses années pour des médias internationaux.
(Reportage Nidal Al Mughrabi, avec Steve Holland et Daphne Psaledakis à Washington ; version française Blandine Hénault, Etienne Breban et Kate Entringer, édité par Zhifan Liu et Augustin Turpin)
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