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Gaza-Au moins 17 Palestiniens tués par des tirs israéliens-autorités sanitaires
information fournie par Reuters 10/06/2025 à 12:46

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L'armée israélienne a ouvert à l'abord de sites de distribution d'aide humanitaire, selon les autorités locales

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Les Gazaouis disent devoir marcher durant de longues heures pour atteindre ces sites

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Les routes sont en proie au chaos, selon des témoins

(Actualisé avec déclarations de l'armée israélienne)

par Nidal al-Mughrabi

Des tirs de l'armée israélienne ont tué au moins 17 Palestiniens et blessé des dizaines d'autres, alors que des milliers de personnes approchaient de sites de distribution d'aide humanitaire dans le centre de la bande de Gaza mardi, ont rapporté les autorités sanitaires locales.

Les personnes touchées ont été évacuées vers les hôpitaux d'al Aouda dans le camp de réfugiés de Nousseirat et d'al Qods dans la ville de Gaza, dans le nord de l'enclave palestinienne.

L'armée israélienne a déclaré que ses soldats ont réalisé des tirs de sommation "pour éloigner des suspects qui avançaient dans la région de Wadi Gaza et représentaient une menace", ajoutant être informée de la présence de blessés, tout en précisant que le bilan avancé par les autorités sanitaires était erroné.

"Les tirs de sommation ont été tirés à des centaines de mètres des sites de distribution d'aide, avant les heures d'ouverture et vers des suspects qui représentaient une menace vers les soldats", a déclaré l'armée israélienne.

La semaine dernière, elle a averti les Palestiniens de ne pas approcher des routes menant aux sites gérés par la Gaza Humanitarian Foundation (GHF) entre 18h00 et 6h00, heure locale, qualifiant ces axes de zones militaires fermées.

De nombreux Gazaouis affirment devoir marcher durant des heures pour atteindre les sites d'aide humanitaire, signifiant qu'ils doivent prendre la route bien avant l'aube pour avoir une chance de recevoir de la nourriture.

La GHF, qui contourne les agences d'aide traditionnelles, est critiquée par des organisations humanitaires, dont les Nations unies, en raison d'un manque de neutralité qu'elle-même rejette. L'ONG soutenue par les Etats-Unis et Israël n'a pas fait de commentaire dans l'immédiat.

La GHF n'a rapporté aucun incident autour des sites qu'elle qualifie de sécurisés, alors que les Palestiniens à la recherche d'aide humanitaire ont rapporté des scènes de chaos et de violence.

"J'y suis allé à 2h00 du matin pour avoir un peu de nourriture. Sur le chemin, j'ai vu des gens revenir les mains vide, ils disaient que les paquets d'aide avaient tous été distribués en cinq minutes, c'est fou et ce n'est pas assez", a déclaré à Reuters Mohammed Abou Amr, 40 ans, père de deux enfants.

"Des dizaines de milliers de personnes sont arrivées depuis les zones centrales et du nord, certains ont marché plus de 20km pour revenir chez eux avec déception", a-t-il ajouté via une application de messagerie. Il rapporte avoir entendu des coups de feu sans connaître leur provenance.

Plus tard mardi, les autorités sanitaires locales ont indiqué qu'une frappe israélienne avait touché une maison à Deir al Balah, dans le centre de la bande de Gaza, tuant huit personnes et portant le bilan de la journée à au moins 25 morts.

Israël a signalé de son côté avoir intercepté une roquette tirée depuis le nord de l'enclave palestinienne vers des territoires israéliens.

"EXTERMINATION"

Au moins 40 camions des Nations unies transportant de la farine ont été pillés par des Palestiniens déplacés ainsi que par des voleurs près du rond-point d'al Naboulsi, le long de la route côtière de la ville de Gaza.

Israël a levé un blocus de 11 mois sur la bande de Gaza le mois dernier, autorisant la reprise d'une partie infirme des opérations menées par les agences onusiennes dans l'enclave peuplée de 2,3 millions d'habitants, qui sont confrontés à un risque de famine, selon les Nations unies.

L'Onu et les organisations humanitaires internationales refusent de travailler avec la GHF en faisant valoir que la distribution de l'aide est contrôlée par l'armée israélienne et oblige les Palestiniens à se rendre dans quelques sites situés dans le centre et le sud de l'enclave, où les roquettes et les obus n'ayant pas explosé rendent les déplacements extrêmement périlleux.

Par ailleurs, des experts des Nations unies ont déclaré mardi dans un rapport qu'Israël commettait un crime d'"extermination" en tuant des civils ayant trouvé refuge dans des écoles et des sites religieux dans l'enclave palestinienne.

"Nous observons de plus en plus d'indications qu'Israël mène une campagne concertée pour anéantir la vie palestinienne à Gaza", a déclaré Navi Pillay, ancienne Haut-Commissaire aux droits de l'homme des Nations Unies, qui préside désormais la Commission d’enquête internationale indépendante sur le territoire palestinien occupé.

"Le ciblage par Israël de la vie éducative, culturelle, religieuse du peuple palestinien va porter préjudice aux générations actuelles et futures, affaiblissant leur droit à l'auto-détermination", a-t-elle ajouté.

La commission mandatée par l'Onu a examiné des attaques sur des sites religieux, scolaires et culturels pour évaluer si la loi internationale avait été violée.

Plus de 90% des bâtiments scolaires et universitaires ainsi que la moitié des sites culturels et religieux ont été détruits dans l'enclave palestinienne, estime le rapport.

Israël a quitté le Conseil des droits de l'homme des Nations unies en février, estimant que l'organe était partial.

Lors de son dernier rapport remis en février, la commission avait imputé à Israël des "actes génocidaires" à l'encontre des Palestiniens en détruisant systématiquement les établissements hospitaliers pour femmes dans la bande de Gaza.

Israël et son Premier ministre ont qualifié ces accusations de partiales et d'antisémites.

(Version française Zhifan Liu, édité par Blandine Hénault)

1 commentaire

  • 10 juin 15:37

    Toutes ces dépêches ne sont que des reprises de correspondants d' Al jezeera ... tout n'est que biais et désinformation mais aucune trace de journalisme.
    La solution à 2 état est morte le 07/10 mais ça met longtemps à monter au cerveau de certains.


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