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France-Une nouvelle campagne électorale s'ouvre après le choc de la dissolution
information fournie par Reuters 10/06/2024 à 10:39

Les élections européennes à peine bouclées, la France repart ce lundi en campagne électorale après le choix du président Emmanuel Macron de dissoudre l'Assemblée nationale, un coup de tonnerre qui secoue l'ensemble des formations politiques du pays.

Le Rassemblement national (RN) est sorti largement victorieux du scrutin européen, avec un score représentant plus du double de celui de la liste de la majorité présidentielle, Renaissance.

Si le président du RN, Jordan Bardella, avait appelé à une dissolution de l'Assemblée nationale, la décision d'Emmanuel Macron n'en a pas moins surpris.

"Ça n'est jamais un cadeau une élection, dans ces conditions ça n'en est pas un", a reconnu lundi le député RN Sébastien Chenu sur BFMTV.

Rejetant une union des droites - "trop restrictif" -, il a appelé à ce que se joignent "des gens issus des LR, de la gauche patriote, peut-être parfois de chez Zemmour".

Dimanche, Marion Maréchal, tête de liste Reconquête aux côtés d'Eric Zemmour, avait lancé un appel du pied au RN, pour "travailler ensemble" et bâtir une "coalition".

Sur France Inter, la députée RN et porte-parole du groupe à l'Assemblée nationale, Laure Lavalette, a rejeté une union des droites sans exclure toutefois des accords "avec des souverainistes de gauche".

En cas de victoire aux élections législatives, qui se tiendront le 30 juin et le 7 juillet, le Premier ministre sera "évidemment Jordan Bardella, c'est le candidat naturel", a-t-elle dit.

FRONT POPULAIRE

A gauche, on tente aussi de s'organiser. Dès dimanche soir, le député La France insoumise (LFI) François Ruffin a appelé à la formation d'un "front populaire" face au RN, une proposition à laquelle ont répondu par la positive les socialistes, communistes et les Verts.

"Il n'y a pas de fatalité, nous pouvons l'emporter", a dit lundi François Ruffin sur France Inter.

"Il faut jeter à la rivière nos rancoeurs, on n'est pas là pour revenir éternellement sur le passé mais pour se tourner vers l'avenir. On pensait avoir trois ans pour donner une issue au pays, finalement on a trois semaines. De cette urgence, faisons-en une chance, le pays a besoin d'un débouché", a-t-il souligné.

L'élu de la Somme est allé dans le même sens devant les journalistes dans les couloirs de l'Assemblée nationale dont les travaux ont été suspendus mais où les députés ont encore accès à leur bureau.

A gauche, l'inconnue porte sur la participation, ou non, à ce "front populaire" de LFI, dont la liste est arrivée en quatrième position aux élections européennes, avec 9,89% des voix, derrière celle du Parti socialiste-Place publique, emmenée par Raphaël Glucksmann (13,83%).

"On n'a pas de réponse de Manuel Bompard [le coordinateur de LFI, NDLR], mais que les choses soient claires : les Insoumis sont les bienvenus dans ce front populaire", a dit lundi François Ruffin.

Interrogé sur franceinfo, Manuel Bompard a jugé lundi "possible" une union des gauches mais sous condition.

"Tout est possible, à partir du moment où il y a une volonté d'y parvenir et à partir du moment où il y a une clarté dans les déclarations des uns et des autres", a-t-il dit.

"L'hypothèse de voir l'extrême droite s'emparer du pouvoir demain nous oblige à une forme de responsabilité, mais elle doit se faire sur un programme clair qui permet de répondre aux aspirations des Françaises et des Français, pas juste à faire des discussions entre organisations politiques".

UN "PROJET CLAIR" POUR LA MAJORITÉ

Alors qu'Emmanuel Macron est accusé à gauche comme à droite de jouer à la "roulette russe" voire au "poker" avec l'avenir de la France, le camp présidentiel défend une décision "en toute conscience".

"C'est une démarche sincère, au moment où 40% des électeurs ont fait le choix d'une liste d'extrême droite", a déclaré le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, sur France Inter.

"Il y a une donne politique, des enjeux importants et une clarification à faire", a poursuivi le chef de la diplomatie.

Même écho du côté du ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, qui a appelé sur RTL la majorité "à définir un projet qui soit le plus clair possible".

"C'est l'élection législative qui aura les conséquences les plus lourdes pour la France, pour les Français, de l'histoire de la Ve République", a-t-il prévenu.

"Il faut entendre le message qui a été adressé et il faut pouvoir y répondre sur la base d'un projet clair."

Dans l'entourage d'Emmanuel Macron, on assure qu'"on y va pour gagner".

"Notre volonté, en opérant la dissolution de l'Assemblée nationale, c'est d'aller chercher une majorité pour pouvoir agir fort au service des Français", indique-t-on.

Mais les soutiens pourraient être difficiles à trouver. Une alliance avec les Républicains semble exclue alors que le président du parti Eric Ciotti a balayé cette hypothèse dès dimanche soir.

"Il est hors de question d’entrer dans une coalition avec ce pouvoir qui a tant abîmé la France", a-t-il dit sur X. "Plus que jamais, nous sommes dans l’opposition".

(Rédigé par Blandine Hénault, avec la contribution d'Elizabeth Pineau et de Michel Rose)

3 commentaires

  • 10 juin 11:41

    Macron, ce n’est plus jupiter, malgré tout son art du discours, il se retrouve par terre. Ce qui est son affaire. Sauf que là c’est toute la société française et notre image en Europe, qui risque d’être entrainées dans une aventure catastrophique dont en plus il risque de se révéler à l’avenir difficile de sortir.


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