
( AFP / LIONEL BONAVENTURE )
L'Insee a relevé jeudi à 0,8% sa prévision de croissance pour la France en 2025, contre 0,6% auparavant, jugeant toutefois fragiles les moteurs de l'économie, sur fond de crise politique qui nuit à la confiance des ménages et à la consommation.
Cette nouvelle prévision de l'Institut national de la statistique est supérieure à celle du gouvernement sortant de François Bayrou, renversé lundi, qui tablait sur une hausse de 0,7% du produit intérieur brut (PIB) cette année. Elle marque toutefois un ralentissement après +1,1% en 2024.
"Cette croissance est due à quelques poches d'activité particulièrement dynamiques: l'agriculture, le tourisme, les transactions immobilières et, bien sûr, l'aéronautique", a expliqué Dorian Roucher, chef du département de la conjoncture, en présentant à la presse la note de conjoncture de l'Insee.
"Pour le reste, l'économie française se distingue de ses voisines européennes par un singulier manque de confiance", a-t-il ajouté.
A la veille d'une possible dégradation de la note souveraine française par l'agence de notation Fitch, l'institut statistique n'exclut pas "un regain d'attentisme", alors que le pays est une nouvelle fois livré au casse-tête politique de faire adopter un budget pour 2026 et confronté au défi de redresser des finances publiques très dégradées.
Depuis l'été 2024 et le début de la crise politique, les ménages traînent un pessimisme qui freine leur consommation, malgré une inflation plus faible que dans les autres pays européens. La hausse des prix est attendue à 1% en moyenne annuelle.
Pilier traditionnel de la croissance française, la consommation des ménages ralentirait en 2025 à +0,5% (contre +0,8% pour le pouvoir d'achat), après +1,0% en 2024, selon l'Insee.
Parallèlement, leur taux d'épargne grimperait de 18,2% l'an dernier à 18,5%, un record en 45 ans (hors crise sanitaire).
Du côté des investissements, ceux des ménages sortiraient du rouge (+0,8% après -5,6%), laissant entrevoir une embellie pour le secteur de la construction de logements neufs, jusqu'ici très dégradé, à la faveur d'une baisse des taux d'intérêt.
L'investissement des entreprises refluerait moins fortement (-0,9%, après -2,4%) mais resterait soumis "à des vents de sens contraires", note l'Insee.
"Au total, les moteurs de l'économie française en 2025 ne semblent pas pérennes", estime l'institut statistique. Elle devrait surtout bénéficier d'une reconstitution des stocks dans le secteur aéronautique.
Par trimestre, la croissance atteindrait 0,3% au troisième et 0,2% au quatrième.
0 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer