Le Fonds monétaire international (FMI) a encouragé jeudi l'Italie à continuer d'augmenter son excédent public pour arriver à 3% du PIB en 2027, alors que le pays, longtemps jugé trop dépensier, avait sorti ses comptes du rouge fin 2024.

Giorgia Meloni à Rome, en Italie, le 22 mai 2025. ( AFP / FILIPPO MONTEFORTE )
"Des revenus fiscaux meilleurs que prévu en 2024 ont permis de revenir à un excédent" des comptes publics au quatrième trimestre 2024, a félicité le FMI dans un rapport sur les finances publiques italiennes appelé Article IV, ce qui n'était pas arrivé depuis 2019.
Mais pour l'institution basée à Washington, le pays, dont le taux d'endettement est encore lourd, doit "poursuivre" ses efforts pour "atteindre un excédent primaire de 3% du PIB d'ici 2027" si elle veut "résolument réduire son ratio de dette".
Car la dette publique de l'Italie a frôlé les 3.000 milliards d'euros en 2024, soit 135,3% de son PIB. C'est le deuxième taux d'endettement par ordre d'importance de la zone euro, derrière la Grèce.
Son PIB pourrait n'augmenter que de 0,4% en 2025, après +0,7% en 2024, du fait des assauts protectionnistes de Donald Trump, selon des prévisions du FMI.
"Différentes mesures peuvent être envisagées", a suggéré le FMI, notamment des réformes contre "l'évasion fiscale" et la suppression du "taux préférentiel" pour les "revenus des indépendants".
"Compte tenu du marché du travail robuste et des bénéfices élevés des entreprises, les subventions à l'embauche devraient être remplacées par des mesures permettant d'améliorer la productivité", a également estimé le FMI.
Par ailleurs, "la mise à jour de la valeur des propriétés dans le cadastre", qui augmenterait le montant des taxes liées à l'immobilier, "pourrait garantir un traitement fiscal plus équitable" tout en générant plus de revenus pour l’État, avance l'institution de Washington.
En tout état de cause, "toute nouvelle dépense, y compris pour la défense", secteur dans lequel l'Italie s'est renforcée en 2024 du fait de la menace russe, "devrait être entièrement compensée par des économies supplémentaires ailleurs", estime le FMI.
Au moment d'élaborer le budget, la coalition de droite et d'extrême droite dirigée par Giorgia Meloni a dû serrer la vis afin de donner des gages sur la rigueur des comptes à Bruxelles, l'Italie étant visée par une procédure européenne pour déficit public excessif
Quitte à mettre entre parenthèses les promesses électorales de réduction les impôts : la pression fiscale, c'est-à-dire la part des impôts dans le PIB, s'est accrue au quatrième trimestre 2024, atteignant 50,6%.
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