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Financement libyen et campagne de Sarkozy : les protagonistes au coeur de l'enquête
information fournie par Boursorama avec Media Services 12/05/2023 à 11:20

Un intermédiaire qui accuse, un ancien chef de l'Etat mis en examen, des témoins-clés en mauvaise santé ou morts: l'enquête sur des soupçons de financement libyen de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007, pour laquelle le parquet a demandé un procès, met en scène une ribambelle de personnages en France et en Libye.

Nicolas Sarkozy et Mouammar Kadhafi, à Paris, en décembre 2007 ( POOL / PATRICK KOVARIK )

Nicolas Sarkozy et Mouammar Kadhafi, à Paris, en décembre 2007 ( POOL / PATRICK KOVARIK )

Les intermédiaires officieux

- Ziad Takieddine : aussi versatile que sulfureux, l'intermédiaire franco-libanais, mis en examen fin 2016, est depuis 2012 l'accusateur principal, aux versions évolutives.

Il affirme avoir remis entre fin 2006 et début 2007 5 millions d'euros à Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, et à son directeur de cabinet Claude Guéant.

Son réseau de corruption supposé aurait principalement reposé, côté libyen, sur Abdallah Senoussi, le beau-frère de Mouammar Kadhafi. M. Takieddine a temporairement retiré son témoignage fin 2020, ce qui fait l'objet d'une enquête distincte.

- Alexandre Djouhri : l'homme d'affaires franco-algérien, anciennement chiraquien, est suspecté d'être au coeur de l'autre réseau de corruption allégué dans ce dossier, via l'argentier du régime libyen, Bachir Saleh, et son fonds souverain le Libyan African Portfolio (LAP).

Ce réseau aurait notamment acquis, après la présidentielle, une villa à Mougins (Alpes-Maritimes) à un prix surévalué afin de dissimuler d'éventuels versements occultes. Après avoir refusé de répondre aux convocations des juges, "Monsieur Alexandre" a fini par être extradé en France puis mis en examen en 2020.

La Sarkozie

- Nicolas Sarkozy : contestant depuis le début avec vigueur l'ensemble de ces accusations, l'ancien président de la République a été mis en examen en mars 2018 pour corruption passive, financement illégal de campagne électorale et recel de fonds publics libyens, puis en octobre 2020 pour association de malfaiteurs.

Il lui est principalement reproché d'avoir "laissé agir en connaissance de cause" ses proches pour "obtenir ou tenter d'obtenir (auprès des Libyens) des soutiens pour le financement de sa campagne présidentielle" 2007.

- Claude Guéant: l'ex-secrétaire général de l'Elysée est soupçonné d'avoir agi comme un intermédiaire pour obtenir des Libyens un financement de la campagne de Nicolas Sarkozy, via les réseaux de Ziad Takieddine et d'Alexandre Djouhri.

Un virement de 500.000 euros, reçu en 2008 interroge: est-il le fruit de la vente de tableaux, comme il l'affirme, de l'argent à son profit ou une contrepartie à un "pacte de corruption" en faveur de Nicolas Sarkozy ?

- Brice Hortefeux: l'ex-ministre de l'Intérieur est soupçonné d'avoir agi comme intermédiaire pour un financement de la campagne, à travers le réseau de Ziad Takieddine et grâce à deux rencontres en Libye, au prétexte de coopération territoriale, avec Abdallah Senoussi avant la présidentielle. Element compromettant le concernant, un relevé d'identité bancaire qu'il est suspecté d'avoir fourni.

- Eric Woerth: le trésorier de la campagne de 2007 a justifié la circulation d'argent liquide au sein de l'équipe de Nicolas Sarkozy par des dons anonymes reçus par courrier, une hypothèse contredite par d'autres témoignages.

- Thierry Gaubert: condamné comme Ziad Takieddine dans l'affaire Karachi en 2020, cet ex-collaborateur de Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir personnellement touché du régime libyen 440.000 euros, qui auraient pu alimenter la campagne Sarkozy grâce à des retraits en liquide en 2006 et 2007.

Les témoins-clés et les morts libyens

- Mouammar Kadhafi : les enquêteurs se demandent si une éventuelle aide à la campagne Sarkozy n'avait pas été accordée en échange d'une sortie de son isolement diplomatique de longue date. Mais avec la révolution libyenne de 2011, le dictateur retourne au ban de la communauté internationale. En mars 2011, peu avant sa mort, il indique avoir "fourni les fonds qui ont permis de gagner" à Nicolas Sarkozy.

- Abdallah Senoussi : l'ancien chef des renseignements militaires et beau-frère de Mouammar Kadhafi avait affirmé en 2012 avoir "personnellement supervisé" des transferts de fonds destinés à la campagne.

Selon les enquêteurs, une des contreparties au financement aurait été l'abandon des poursuites visant celui qui a été condamné par contumace en France pour l'attentat du DC-10 d'UTA de 1989, qui a fait 170 morts dont 54 Français.

- Bachir Saleh : l'ex-directeur de cabinet de Mouammar Kadhafi a été exfiltré de Libye en France après la chute de l'ancien dictateur libyen, puis vers l'étranger après la publication par Mediapart de la note de 2012 sur le financement ainsi que le lancement d'une notice rouge par Interpol.

Objet depuis 2018 d'un mandat d'arrêt international émis par la France, il a pour la première fois indiqué en audition en 2019 avoir "entendu que Nicolas Sarkozy a demandé à Mouammar Kadhafi de l'aider dans sa campagne".

- Choukri Ghanem : ex-ministre du Pétrole de la Libye, il a été retrouvé noyé dans le Danube en 2012. Dans des carnets, il mentionnait trois paiements en avril 2007 destinés à Nicolas Sarkozy, pour au moins 6,5 millions d'euros.

6 commentaires

  • 12 mai 14:37

    Ah les fameux réseaux occultes de Ziad Takieddine, ça c'est du lourd !


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