Le géant japonais du prêt-à-porter Fast Retailing (Uniqlo) a enregistré un résultat record pour l'exercice 2024/25, en dépit de ventes sous pression en Chine et avec une solide performance aux Etats-Unis -- malgré les taxes douanières américaines, qui pourraient comprimer ses bénéfices.

( AFP / ANNA KURTH )
Pour l'exercice achevé au 31 août, le groupe a vu son bénéfice net annuel bondir de quelque 16% sur un an, à 433 milliards de yens (2,43 milliards d'euros au taux de change actuel), mieux que prévu, tandis que ses ventes bondissaient de 9,6% à 3.400 milliards de yens (19,1 milliards d'euros).
Le champion nippon de l'habillement signe son quatrième exercice record d'affilée, ayant fortement accéléré son expansion à l'international depuis la période creuse de la pandémie de Covid-19.
Pour autant, ses mauvaises performances persistantes en Chine, son premier marché hors Japon, plombent sa rentabilité: les revenus d'Uniqlo International en Chine continentale ont fondu de 4% sur l'année écoulée, et ses profits d'environ 10%. Il y a fermé 24 magasins (sur 1.032).
L'entreprise pointe "l'adoption de nouvelles approches commerciales" devant porter leurs fruits "à moyen terme" dans le le pays --à l'heure où la consommation chinoise s'affiche continûment en berne.
Le groupe, qui accélère son expansion dans les pays occidentaux depuis la pandémie, revendique en revanche une envolée des ventes d'Uniqlo en Amérique du Nord (+24,5%), assurant y bénéficier d'une reconnaissance accrue: il a ouvert 14 nouveaux magasins aux Etats-Unis durant l'année.
"Le chiffre d'affaires et bénéfice aux États-Unis ont même progressé significativement au quatrième trimestre malgré l'impact des droits de douane supplémentaires imposés par le gouvernement américain", a commenté Uniqlo.
"Nous avons réussi à absorber les coûts engendrés par ces droits et à améliorer la marge bénéficiaire en révisant les prix des produits, en réduisant les remises et en renforçant la maîtrise des coûts", a-t-il expliqué.
Le journal Nikkei indiquait en avril que Fast Retailing s'approvisionnait alors auprès de 488 usines de confection textile -- en Chine essentiellement mais aussi au Bangladesh, au Cambodge et au Vietnam: des pays soumis à des surtaxes douanières américaines pouvant s'élever jusqu'à 40%.
L'entreprise avait cependant jugé en juillet prématuré de bouleverser pour l'heure ses chaînes de production, préférant adapter ses prix au risque d'entamer drastiquement sa marge de profits.
Autre écueil: le groupe a vu sa marge bénéficiaire brute se contracter au Japon dans la seconde moitié de l'exercice, en raison de l'impact d'un yen très affaibli, qui renchérit mécaniquement l'importation de produits fabriqués hors de l'archipel, mais aussi d'une campagne de rabais.
Pour l'exercice 2025-2026, Fast Retailing s'attend à un chiffre d'affaires mondial en solide hausse de 10,3%, avec un bénéfice d'exploitation gonflé de 8,1%, mais --signe d'un environnement sous pression-- le bénéfice net devrait stagner (+0,5%), marquant le pas après des années d'insolente progression.
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