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"Extrême droite" : sous la pression du personnel, Bayard renonce à recruter Alban du Rostu
information fournie par Boursorama avec Media Services 02/12/2024 à 14:51

Attendu au poste de directeur de la stratégie et du développement, Alban du Rostu est un ancien collaborateur du milliardaire catholique conservateur Pierre-Édouard Stérin.

( AFP / STEPHANE DE SAKUTIN )

( AFP / STEPHANE DE SAKUTIN )

Bayard fait marche arrière. Sous la pression des personnels refusant l'arrivée d'une personnalité liée à l'"extrême-droite", le directoire du groupe propriétaire du journal La Croix a annoncé lundi 2 décembre renoncer à une nomination polémique et à une prise de participation dans une école de journaliste.

Après une heure de grève le 28 novembre, les syndicats de Bayard préparaient une mobilisation pour jeudi. Les syndicats (CFDT, CFTC, CFE-CGC-CSN, CGT, SNJ) contestaient d'une part le fait que Bayard figure parmi les repreneurs de l'Ecole supérieure de journalisme (ESJ) Paris, aux côtés de milliardaires comme Bernard Arnault, Rodolphe Saadé ou l'ultraconservateur Vincent Bolloré.

D'autre part, ils s'opposaient à l'embauche d'Alban du Rostu comme directeur de la stratégie et du développement du groupe , poste nouvellement créé. Ce dernier est un ancien collaborateur du milliardaire catholique conservateur Pierre-Édouard Stérin, qui a échoué cette année à racheter l'hebdomadaire Marianne . "On ne veut pas de l'extrême droite à Bayard", c'est "un refus viscéral", avait déclaré à l' AFP une source syndicale, en pointant "le parcours" d'Alban du Rostu.

Le directoire de Bayard a indiqué lundi dans un communiqué abandonner ces deux projets "dans un souci d'apaisement et d'unité" . Dans un communiqué, l'intersyndicale a salué aussitôt "une très belle victoire pour un très beau combat qui a souligné le degré d'engagement des salariés autour des valeurs socles de Bayard".

Le groupe a indiqué "quitter le tour de table de l'ESJ Paris en revendant notre participation", une décision qui "devra être confirmée par le conseil de surveillance" de Bayard. De plus, Alban du Rostu, "conscient de la situation créée par sa nomination, a proposé de renoncer à son entrée dans le Groupe" et "nous convenons d'un commun accord de ne pas procéder à son embauche pour mettre fin à la campagne injuste dont il était victime", ajoute Bayard.

"Bayard reste Bayard"

Alban du Rostu dirigeait jusqu'en juillet le Fonds du bien commun, organisation philanthropique financée par Pierre-Édouard Stérin. Indépendamment de ses affaires, le milliardaire a lancé un projet politique baptisé Périclès, pour rassembler des forces de droite et d'extrême droite. L'hypothèse qu'Alban du Rostu y ait participé inquiétait ses opposants. "Je ne fais pas partie de ce projet-là", avait-il toutefois déclaré à l' AFP , en déplorant "une caricature".

Dans une tribune vendredi dans La Croix , le président du directoire de Bayard, François Morinière, et le directeur général, Dominique Greiner, avaient martelé que "Bayard reste Bayard".

"Notre indépendance n'est pas négociable. Notre ouverture d'esprit qui nous conduit à créer des liens fertiles entre tous sans exclusive, dans le pluralisme des opinions de chacun et le refus des extrémismes, ne l'est pas non plus", insiste lundi le directoire.

Bayard est détenu par la congrégation religieuse catholique des Augustins de l'Assomption. En plus de La Croix, il détient l'hebdomadaire Le Pèlerin, le mensuel Notre Temps et des titres de presse jeunesse comme Pomme d'Api, Astrapi, Okapi ou J'aime lire (sous la marque Bayard Jeunesse), ainsi que Toboggan, Wapiti ou 1jour1actu (sous la marque Milan, sa filiale).

4 commentaires

  • 02 décembre 15:37

    Dès que tu ne penses pas comme eux , tu es forcément d’extrême droite. D’ailleurs, le terme est utilisé par la sphère médiatique en général…


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