Agnès Pannier-Runacher, la ministre de la Transition écologique, le 15 septembre 2022 à Montigny-le-Bretonneux. ( AFP / BERTRAND GUAY )
Dès le premier jour de l'automne, le 23 septembre, à Paris, l'éclairage des façades des bâtiments municipaux s'éteindra dès 22h et la tour Eiffel s'éteindra désormais au départ du dernier visiteur, soit 23h45, au lieu de 1h du matin précédemment.
Paris sera un peu moins la "Ville Lumière", dès le 23 septembre : la capitale va procéder à une extinction avancée de l'éclairage des bâtiments municipaux - Hôtel de Ville, Tour Eiffel -, en raison de la flambée des coûts de l'énergie.
Une mesure qui se veut symbolique et exemplaire pour les Français mais qui est jugée quelque peu excessive par Agnès Pannier-Runacher, la ministre de la Transition écologique. "La sobriété ce n'est pas arrêter de vivre, ce n'est pas arrêter de travailler, ce n'est pas arrêter de recevoir des touristes. La sobriété c'est de faire les économies qui ont le plus de sens en matière d'économie d'énergie", a-t-elle estimé ce vendredi 16 septembre sur RMC-BFMTV. "La question d'éteindre les monuments à 22h n'est probablement pas la source d'économie la plus importante", a justifié la ministre.
Concernant les services publics, aucune consigne n'a été donnée par Agnès Pannier-Runacher, préférant laisser la liberté à chacun d'arbitrer. "On peut peut-être maintenir à certains endroits les éclairages. En période de tension nous avons travaillé avec un certain nombre d'acteurs. Par exemple la RATP : lorsqu'on est rouge sur Ecowatt on va éteindre un certain nombre d'écrans de 18h à 20h et ça ce sera important parce que ce sera au moment du pic", a-t-elle expliqué.
Sur les collectivités locales, elle "distingue bien deux choses" : celles "qui vont éteindre pas à partir d'1h du matin mais à partir de 22h", et celles "qui ont plutôt choisi de basculer sur du LED parce qu'elles ont besoin d'éclairer certains endroits pour des raisons de sécurités ou d'accueil de visiteurs." "C'est à chacun de définir le meilleur plan", a conclu la ministre.
Baisse de la consommation d'énergie de 10%
Après Lille et Marseille, qui ont déjà annoncé des mesures similaires, et avant Bordeaux, Toulouse et Lyon, la capitale veut "donner l'exemple" avec une baisse de sa consommation d'énergie de 10%, soit "l'objectif demandé au niveau national", selon la maire PS Anne Hidalgo. A ces premières mesures, qui doivent permettre de réaliser "dès les prochaines semaines" environ 60 gigawattheures d'économies, soit 80% de l'objectif recherché, viendront s'en ajouter d'autres "avant l'hiver", a indiqué la mairie dans une synthèse.
Les prix de l'énergie ont explosé ces derniers mois, sur fond de tensions liées à l'invasion russe de l'Ukraine, et dans de nombreux pays, particuliers, entreprises ou organismes publics cherchent à réduire leur consommation. Pour Paris, ville au budget de 8 milliards d'euros qui payait jusqu'ici 54 millions d'euros son gaz et son électricité annuels, cette conjoncture entraîne un surcoût potentiel de 35 millions, a indiqué Anne Hidalgo.
Dès le premier jour de l'automne, le 23 septembre, Parisiens et touristes vont s'apercevoir de la différence avec la fin de l'éclairage des façades des bâtiments municipaux dès 22h. Sont concernés l'emblématique Hôtel de Ville, plongé jusqu'ici dans le noir à 1h du matin, les mairies d'arrondissement, les quatorze musées municipaux (Petit Palais, Carnavalet), la tour Saint-Jacques... Egalement aux mains de la Ville, la tour Eiffel s'éteindra désormais au départ du dernier visiteur, soit 23h45, au lieu de 1h du matin précédemment. La maire va demander à l'Etat de "faire la même chose" pour les monuments nationaux, et aux propriétaires privés de prendre des mesures "pour aller dans le même sens".
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