L'Association des entrepreneurs familiaux allemands a annoncé cette semaine lever "l'interdiction de contact" de ses membres avec les députés de l'AFD, pour leur permettre une "confrontation" sur le programme du parti d'extrême-droite.
( AFP / RALF HIRSCHBERGER )
Un important syndicat allemand a appelé jeudi 28 novembre les entreprises à maintenir le "cordon sanitaire" qui isole le parti d'extrême-droite Alternative pour l'Allemagne (AfD), alors qu'une association d'entrepreneurs a indiqué être disposé à débattre avec ce parti anti-migrants et pro-russe.
Les entreprises allemandes doivent "étouffer dans l'œuf" toute idée de rapprochement avec l'AfD, a déclaré Frank Wernecke, le dirigeant du syndicat unifié des services en Allemagne (Ver.di), aux journaux du groupe Funke . "L'Histoire nous enseigne combien il est important que l'économie se démarque clairement des extrémistes de droite" , a-t-il souligné, rappelant le soutien décisif apporté par les dirigeants industriels allemands à Adolf Hitler.
Le débat sur le "cordon sanitaire" réservé à ce parti anti-migrants et prorusse a été relancé par Marie-Christine Ostermann, présidente de l'Association des entrepreneurs familiaux, qui a expliqué lundi au journal économique Handelsblatt tre être prête au débat d'idées avec l'AfD. En conséquence, "l'interdiction de contact" avec les députés de ce parti, en vigueur jusqu'ici pour ses membres, a été levée, a-t-elle.
Un parti en pleine ascension
Si son association ne "veut pas d'un gouvernement impliquant l'AfD", dont la "vision du monde" ne correspond pas à ses "convictions", elle estime qu'il faut aujourd'hui privilégier "une confrontation avec le contenu du programme" du parti.
Des entreprises de renom, notamment la chaîne de drogueries Rossmann, le fabricant de la boisson Fritz-Kola et celui d'appareils électroménagers Vorwerk -créateur du célèbre Thermomix- ont depuis quitté la fédération en signe de protestation.
Fondée en 2013, l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) est en pleine ascension. Arrivée deuxième aux législatives de février dernier, l'AfD distance désormais dans plusieurs sondages le parti conservateur du chancelier Friedrich Merz.
Pendant la dernière campagne, ce dernier avait été accusé de mettre à mal le "cordon sanitaire", qui exclut toute coopération politique avec l'AfD, en acceptant les votes de ce parti pour faire passer au parlement une motion sur la politique migratoire. S'il a rejeté toute idée de collaboration avec l'extrême droite, le chancelier a adopté des positions très tranchées sur l'immigration, un des sujets sur lesquels l'AfD a bâti sa popularité.
0 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer