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États-Unis: La Fed enclenche la hausse des taux face à l'inflation
information fournie par Reuters 16/03/2022 à 20:58

ÉTATS-UNIS: LA FED ENCLENCHE LA HAUSSE DES TAUX FACE À L'INFLATION

ÉTATS-UNIS: LA FED ENCLENCHE LA HAUSSE DES TAUX FACE À L'INFLATION

par Howard Schneider et Ann Saphir

WASHINGTON (Reuters) - La Réserve fédérale (Fed) américaine a relevé mercredi d'un quart de point son principal taux directeur et esquissé une stratégie offensive de resserrement de sa politique monétaire cette année et l'an prochain face à l'accélération de l'inflation et aux risques liés à la guerre en Ukraine.

Les nouvelles prévisions de la banque centrale des Etats-Unis impliquent qu'elle pourrait de nouveau relever les taux lors de chacune de ses six prochaines réunions d'ici fin décembre, ce qui porterait le taux des "fed funds" entre 1,75% et 2%.

À l'horizon de la fin 2023, le taux directeur est désormais attendu à 2,8%, un niveau supérieur à celui de 2,4% à partir duquel la banque centrale estime qu'il freinerait la croissance.

Le président de la Fed, Jerome Powell, a expliqué lors d'une conférence de presse que l'économie restait dynamique et que les membres du Federal Open Market Committee (FOMC), son comité de politique monétaire, relèverait les taux plus rapidement que prévu en cas de besoin pour assurer un reflux de l'inflation.

"La manière dont nous voyons les choses, c'est que chaque réunion est une réunion 'live'", a dit Jerome Powell, reprenant une expression suggérant qu'aucune décision n'est acquise à l'avance.

"Nous étudierons l'évolution de la situation et si nous concluons qu'il est approprié d'avancer plus rapidement pour réduire le caractère accommodant (de la politique monétaire), nous le ferons", a-t-il ajouté.

"Il est clair qu'il est temps de relever les taux d'intérêt et de commencer à réduire le bilan", a-t-il insisté avant d'assurer que l'économie américaine était suffisamment solide pour supporter un resserrement de la politique monétaire.

Les nouvelles prévisions économiques du FOMC montrent pourtant que ses membres ont revu à la baisse les perspectives de croissance: ils tablent désormais sur une expansion limitée à 2,8% cette année, contre 4,0% prévu en décembre.

"L'invasion de l'Ukraine par la Russie crée d'énormes difficultés humaines et économiques. Les implications pour l'économie américaine sont très incertaines mais à court terme, il est probable que l'invasion et les événements qui y sont liés créent des pressions supplémentaires à la hausse sur l'inflation et pèsent sur l'activité économique", explique la Fed dans un communiqué.

La banque centrale ne considère en outre plus désormais la pandémie de COVID-19 comme le principal risque économique pour les Etats-Unis.

LE PLAN DE RÉDUCTION DU BILAN DEVRAIT ÊTRE FINALISÉ EN MAI

Jerome Powell a précisé lors de sa conférence de presse que le FOMC devrait avoir achevé lors de la prochaine réunion, en mai, le plan de réduction du bilan de la Réserve fédérale, porté à près de 9.000 milliards de dollars (8.200 milliards d'euros) par des années d'achats massifs d'obligations sur les marchés pour faire baisser le coût du crédit.

Il a ajouté que la méthode retenue pour réduire le bilan devrait être proche de celle suivie lors de la phase de réduction précédente, entre 2017 et 2019, mais que sa mise en oeuvre devrait être plus précoce et plus rapide.

À Wall Street, l'indice Standard & Poor's 500 a brièvement réduit ses gains mais il est reparti de l'avant pendant la conférence de presse de Jerome Powell et gagnait 1,56% à moins d'un quart d'heure de la clôture.

Au même moment, le dollar cédait du terrain face aux autres grandes devises, dont l'euro, qui remontait à plus de 1,1030 (+0,71%) et sur le marché obligataire, le rendement des bons du Trésor américain à dix ans revenait sous 2,18% après un pic à 2,246% peu après la publication du communiqué du FOMC.

"Le communiqué de presse intègre de nouveaux éléments soulignant l'incertitude créée par le conflit entre la Russie et l'Ukraine", a commenté Jason Pride, directeur des investissements de Glenmede.

"Il est peu probable que la guerre en Europe centrale interrompe le resserrement de la politique de la Fed mais elle pourrait l'inciter à la prudence sur le rythme de la hausse des taux une fois que l'impact économique du conflit sera mieux compris."

Les nouvelles prévisions de la Fed montrent que l'inflation devrait rester plus de deux fois supérieure à l'objectif de 2% que s'est fixé la banque centrale cette année, avant de revenir à 2,7% en 2023 et 2,3% en 2024.

Le taux de chômage devrait quant à lui revenir sous 3,5% cette année et rester sous ce seuil l'an prochain avant de remonter à 3,6% en 2024.

Le président de l'antenne régionale de St. Louis, James Bullard, est le seul membre du FOMC à avoir voté contre la hausse de taux d'un quart de point, après s'être prononcé pour une hausse d'un demi-point.

(Reportage Howard Schneider, version française Marc Angrand, édité par Jean-Stéphane Brosse)

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