Les risques pour une entreprise européenne de travailler en Chine "augmentent, et les récompenses semblent se réduire", selon la Chambre de commerce de l'UE.

( AFP / THIERRY CHARLIER )
Les difficultés qu'entraînent une présence en Chine "commencent à l'emporter sur les bénéfices". Dans un contexte de ralentissement économique du géant asiatique et alors que ses relations commerciales se tendent avec l'Occident, la Chambre de commerce de l'UE estime, mercredi 11 septembre dans un rapport, que les entreprises européennes doivent "repenser sérieusement leur stratégie" dans l'Empire du milieu.
"De nombreux investisseurs sont désormais confrontés au fait que les problèmes qu'ils rencontrent sur le marché chinois sont peut-être permanents ", selon le rapport publié par la Chambre. Il leur faut donc "repenser sérieusement la stratégie" dans ce pays, recommande la Chambre, qui représente plus de 1.700 entreprises européennes en Chine.
La deuxième économie mondiale peine à redémarrer depuis la sortie du Covid, affectée par une crise de l'immobilier, une consommation des ménages en berne et un chômage des jeunes élevé. Les récentes frictions avec l'Union européenne pèsent aussi, faisant craindre une guerre commerciale entre les deux partenaires.
Dans ce contexte, les risques pour une entreprise européenne de travailler en Chine "augmentent, et les récompenses semblent se réduire", observe la Chambre. L'environnement de plus en plus politisé et des réglementations floues compliquent aussi la donne. "Un nombre croissant d'entreprises ont désormais atteint un point de bascule", souligne Jens Eskelund, président de la Chambre.
Espoirs de réforme douchés
Les investisseurs "scrutent désormais de plus près leurs opérations en Chine, car les difficultés d'y être présents commencent à l'emporter sur les bénéfices" , ajoute-t-il.
Les autorités chinoises disent viser une croissance du PIB d'environ 5% cette année, un objectif considéré comme ambitieux par de nombreux experts.
En juillet, une importante réunion du Parti communiste chinois (PCC), le "Troisième Plénum", centrée sur les grandes orientations économiques, avait suscité des espoirs de réforme. Mais aucune mesure concrète n'a été annoncée et ses conclusions laissent plutôt entendre qu'"un retour du secteur étatique, en ligne avec les objectifs de la Chine, plus centrés sur la sécurité, pourrait être privilégié par rapport au secteur privé", note le rapport de la Chambre de commerce.
Les récentes législations sur le contre-espionnage et les relations internationales ont par ailleurs forcé les entreprises étrangères à consacrer plus de ressources pour s'assurer qu'elles respectent ces lois. "Cela renforce l'attractivité d'autres marchés qui peuvent apporter plus de certitudes sur le plan légal", estime la Chambre, mais "la Chine a toujours un potentiel significatif", juge Jens Eskelund, appelant à "plus d'actions du gouvernement chinois".
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