
Gendarmes à l'entrée du collège Robert Schuman, à Benfeld (Bas-Rhin), le 24 septembre 2025 ( AFP / SEBASTIEN BOZON )
Un adolescent de 14 ans a été interpellé mercredi matin à Benfeld (Bas-Rhin), à une trentaine de kilomètres au sud de Strasbourg, après avoir agressé à l'arme blanche une enseignante de 66 ans, blessée au visage dans sa classe.
Au moment de son interpellation, le jeune garçon s'est porté lui-même des coups de couteau. En arrêt cardio-respiratoire, il a été ranimé et transporté par hélicoptère à l'hôpital de Strasbourg en urgence absolue, a indiqué la gendarmerie.
Le pronostic vital de l'enseignante, une professeure de musique, n'est pas engagé, a précisé le rectorat de l'académie de Strasbourg dans un communiqué.
Les faits ont eu lieu dans une classe du collège Robert Schuman, et les raisons de l'agression sont encore inconnues, précise la gendarmerie.
L'élève en classe de 3e, était "très suivi par l'équipe éducative de l'établissement" et "en fragilité scolaire", a précisé à l'AFP un porte-parole du rectorat.
La ministre de l'Education nationale démissionnaire, Elisabeth Borne, a condamné "avec force" cette agression. "J'exprime ma solidarité à l'enseignante et à la communauté scolaire. Une cellule d'urgence a été activée pour accompagner tous les élèves et personnels", a-t-elle indiqué sur X, ajoutant se rendre "sur place immédiatement".
Les élèves du cours au cours duquel a eu lieu l'agression, ont été confinés dans la salle de classe avant d'être déplacés au foyer du collège. Les autres ont été évacués vers la salle des fêtes de la petite ville.

Les élèves entrent dans le collège Robert Schuman à Benfeld, le 24 septembre 2025 ( AFP / SEBASTIEN BOZON )
- "On a entendu la prof crier" -
"On ouvre la salle des fêtes de Benfeld pour que les parents puissent accueillir et récupérer leurs enfants dans de bonnes conditions", a précisé à l'AFP Jacky Wolfarth, maire de cette commune de quelque 6.000 habitants.
"On entend l'alerte qui sonne, en fait tout le monde pensait que c'était une alerte incendie", a raconté Florine, 14 ans, interrogée par l'AFP devant l'établissement.
"Mais lorsqu'on sort de la salle pour aller dans la cour, des profs nous disent que non, c'est pas une alerte de confinement, qu'il faut qu'on aille dans les salles, qu'on s'enferme, car il y a quelqu'un qui est là, et on a entendu la prof crier jusque dans notre salle de cours", a-t-elle poursuivi.
"Ca me fait de la peine, parce que moi je l'aimais bien", a témoigné une autre élève de quatrième, au sujet de l'enseignante blessée.
Je suis "choqué, j'ai aussi pleuré avant", a confié un élève de cinquième sans vouloir dire son nom. Il a dit connaître le mineur interpellé sans être "trop ami avec lui".
- "Pas de solution miracle" -
"J'étais choquée, stressée", a raconté de son côté Virginie, une mère venue récupérer sa fille en sixième. "Jusqu'au moment où on retrouve notre enfant, on est toujours un petit peu choqué. Ça fait toujours peur. On ne s'attend pas à ça".
Pour le maire de Benfeld, ce drame est un "événement isolé", survenu dans un "collège calme qui a un encadrement exemplaire".
Pour Jean-Rémi Girard, président du syndicat enseigant Snalc, "on sait qu'il y a des élèves qui peuvent péter des câbles". Après la crise du covid, "il y a eu des effets sur la santé mentale de nos élèves", et donc de l'"inquiétude" chez les professeurs.
Pour autant, "il n'y a pas de solution miracle", a dit à l'AFP ce responsable syndical, ajoutant "On ne va pas mettre des portiques de détection de métaux" à l'entrée des établissements.
Selon un rapport remis fin août au Premier ministre, on constate que depuis 2016 "20% des mis en cause porteurs d'une arme sont des mineurs, avec 3.000 jeunes par an" interpellés en possession d'une arme blanche.
En février, le gouvernement avait constaté une hausse de 15% sur un an des armes blanches dans les établissements scolaires.
Pour lutter contre ce fléau, il avait demandé la mise en place d'un "protocole" de détection des problèmes de santé mentale dans tous les établissements scolaires à partir de cette rentrée, sans débloquer toutefois de nouveaux moyens.
Depuis plusieurs mois, la police mène des fouilles aléatoires de sacs devant les collèges ou lycées. C'est lors de l'une d'elles qu'un adolescent de 14 ans a tué une surveillante en juin.
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