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Enquête sur des messages en ligne d'une étudiante gazaouie accueillie en France
information fournie par AFP 31/07/2025 à 18:47

L'Institut d'études politiques de Lille le 2 mai 2024 ( AFP / Sameer Al-DOUMY )

L'Institut d'études politiques de Lille le 2 mai 2024 ( AFP / Sameer Al-DOUMY )

Elle devait intégrer Sciences Po Lille mais a désormais "vocation à quitter le territoire", pour une destination encore inconnue: une étudiante gazaouie, à qui sont attribués des messages violemment antisémites partagés sur les réseaux sociaux, est visée par une enquête sur fond d'indignation en France.

Une source diplomatique française a indiqué jeudi que cette jeune femme, qui avait bénéficié d'une bourse du gouvernement pour pouvoir étudier au sein de l'Institut d'études politiques de Lille, a "vocation à quitter le territoire national".

La destination vers laquelle elle pourrait être renvoyée n'a pas été précisée, alors que tirs et bombardements israéliens se poursuivent sur la bande de Gaza, après 22 mois de guerre sans répit contre le Hamas, à la suite de l'attaque menée contre Israël le 7 octobre 2023. Le territoire est aujourd'hui menacé d'une "famine généralisée", selon l'ONU.

Des captures d'écran circulant sur les réseaux sociaux montrent qu'un compte - attribué à cette étudiante par des internautes et médias, et fermé depuis - a notamment repartagé des messages appelant à tuer des juifs.

Sollicité par l'AFP, Sciences Po Lille a indiqué mercredi que "les propos sur les réseaux sociaux de la jeune fille sont confirmés", sans détailler ces propos, et expliqué les avoir découverts à la suite d'un reportage diffusé le 28 juillet.

La procureure de la République de Lille, Carole Etienne, a pour sa part annoncé à l'AFP avoir ouvert une enquête pour apologie du terrorisme et apologie de crime contre l'humanité "avec utilisation d'un service de communication au public en ligne", sans plus de détails à ce stade.

L'admission de la jeune femme dans ce prestigieux institut d'enseignement supérieur s'inscrivait dans le cadre d'un programme destiné aux étudiants gazaouis créé il y a un an, selon la source diplomatique.

Les boursiers "sont sélectionnés sur des critères d'excellence académique et font l'objet de vérifications de sécurité par les services compétents avant leur arrivée en France", selon la même source. Elle précise que la jeune femme était arrivée en France le 11 juillet.

François-Noël Buffet, ministre auprès du ministre de l'Intérieur, le 8 juillet 2025 à Chartres ( AFP / JEAN-FRANCOIS MONIER )

François-Noël Buffet, ministre auprès du ministre de l'Intérieur, le 8 juillet 2025 à Chartres ( AFP / JEAN-FRANCOIS MONIER )

"Le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères et le ministre de l'Intérieur ont demandé le lancement d'une enquête interne, afin que cette situation ne se reproduise plus", a-t-elle dit.

Mercredi, Sciences Po Lille avait expliqué sur son compte X avoir désinscrit l'étudiante en raison du contenu de certaines de ses publications qui "entre en contradiction frontale" avec ses valeurs.

L'institut a expliqué à l'AFP avoir "accueilli cette étudiante sur proposition du consulat général de France à Jérusalem".

- "Passé à travers" -

L'incident a fait largement réagir dans la classe politique.

"Pourquoi on est passé à travers? Il y a quand même une question, il faut y répondre", a reconnu jeudi sur RMC François-Noël Buffet, ministre auprès du ministre de l'Intérieur. "Il y aura des poursuites qui seront engagées et sur la base de ces éléments-là, elle est susceptible d'être renvoyée dans son pays, bien évidemment", a-t-il ajouté.

Le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot le 28 juillet 2025 au siège des Nations unies, à New York ( AFP / John Lamparski )

Le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot le 28 juillet 2025 au siège des Nations unies, à New York ( AFP / John Lamparski )

"Administrativement, semble-t-il, je suis très prudent, il n'y avait pas de difficulté particulière, sauf que sur les réseaux sociaux, voilà, on s'en est rendu compte", a-t-il ajouté, précisant que "les services des titres de séjour relèvent du ministère des Affaires étrangères".

"Une étudiante gazaouie tenant des propos antisémites n'a rien à faire en France", avait réagi mercredi soir sur X le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot.

Interrogé lors d'un déplacement à Montreuil (Seine-Saint-Denis) jeudi, le Premier ministre François Bayrou a assuré que "la vigilance sur le profil des personnes admises en France, elle est de tous les instants".

"Est ce qu'elle peut être améliorée? Sûrement. Est ce qu'il peut y avoir sanction lorsqu'il y a des manquements ? A coup sûr", a-t-il estimé.

Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, avait indiqué mercredi sur X avoir "demandé de faire fermer ce compte haineux" et souligné que "les propagandistes du Hamas n'ont rien à faire dans notre pays".

Depuis le début de la guerre, la France a aidé des centaines de personnes, parmi lesquelles des enfants blessés, des journalistes, des étudiants et des artistes, à quitter Gaza.

7 commentaires

  • 07:31

    Voila où conduit la politique de Netanyahu . Néanmoins les propos de cette gazaouie sont inacceptables .


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