Selon l'ONG Climate Group, l'Espagne a mis en place "l'une des plus ambitieuses politiques de production d'énergie renouvelable au sein de l'Union européenne".

Les énergies renouvelables représentent en effet 21% de la consommation finale totale espagnole en 2020 ( AFP / JEAN-FRANCOIS MONIER )
L'Espagne, le Royaume-Uni, l'Allemagne et la Chine sont les pays ayant fait le plus d'effort en faveur des énergies renouvelables parmi les nations les plus riches, selon un rapport publié lundi par l'organisation non gouvernementale Climate Group. La publication a classé les membres du G20 en prenant en compte les objectifs annoncés et les progrès réalisés.
Certains pays ont réalisés de modestes avancées, comme l'Australie, l'Inde, les Etats-Unis ou le Japon, alors que d'autres ont un mauvais score malgré une importante consommation issue des énergies renouvelables, comme le Canada ou le Brésil. La Russie et l'Arabie saoudite occupent les dernières places du classement. Le rapport, publié à l'occasion de la Semaine du climat de New York qui se tient en marge de l'Assemblée générale des Nations unies, prend en compte diverses données, comme les objectifs de part des énergies renouvelables dans le mix énergétique, l'ambition zéro carbone mais aussi la part totale de renouvelables en place en 2021 et celle installée durant l'année 2021.
Canada, Brésil, Russie et Arabie Saoudite, géants à la traine
L'Espagne, qui a obtenu le meilleur score, a été saluée pour avoir mis en place "l'une des plus ambitieuses politiques de production d'énergie renouvelable au sein de l'Union européenne", avec une hausse significative de ses capacités de production ces dix dernières années. Les énergies renouvelables représentent en effet 21% de la consommation finale totale espagnole en 2020, dépassant ses objectifs de plus de 20% et avec une volonté désormais d'atteindre 43% en 2030 et 97% en 2050, quand le pays a prévu d'atteindre la neutralité carbone. A l'inverse, le Canada ou le Brésil sont considérés comme "retardataires" malgré d'importantes capacités hydroélectriques, le rapport insistant sur la nécessité de diversification des sources d'énergie face aux risques de sécheresses sévères dans les prochaines décennies. Les Etats doivent se montrer plus volontaires dans leur politique énergétique, avec des objectifs clairs, et mettre en place les solutions de financement à même d'inciter à l'investissement privé, souligne le rapport. "Avec l'Europe qui se prépare à vivre une crise énergétique majeure, les responsables politiques regrettent de ne pas avoir démarré plus rapidement leur transition. Ils ne doivent pas faire le choix de rester enfermés dans les énergies fossiles", a déclaré à l'AFP Mike Peirce, le directeur exécutif de Climate Group.

Graphique montrant les différentes sources d'énergies prises en compte dans le calcul du "mix énergétique" et du "mix électrique" ( AFP / )
Le gouvernement a demandé aux préfets de "mettre en place toutes les actions requises" pour accélérer le traitement des projets d'énergies renouvelables en cours, y compris de parcs éoliens terrestres, selon une circulaire datée de vendredi et obtenue par le site Contexte. Face à la crise énergétique, quatre ministres dont ceux de l'Intérieur, de la Transition écologique et de la Transition énergétique demandent aux services déconcentrés de l'Etat de "mettre en place toutes les actions requises afin de faciliter et d'accélérer le traitement des dossiers (...) en cours et à venir".
Au total, ces dossiers en cours d'instruction représentent "près de 10 GW de projets photovoltaïque et éolien et environ 5 TWh de capacités de gaz renouvelables". Pour le gouvernement, il s'agit de "faire en sorte qu'aucune instruction n'excède 24 mois, sauf situation très exceptionnelle", selon cette circulaire.
Les services déconcentrés de l'Etat sont également invités à observer "un objectif de 18 mois entre la date de dépôt d'un projet de renouvellement ou d'augmentation de puissance de parcs éoliens existants, et sa mise en œuvre". Selon Michel Gioria, délégué général de France énergie éolienne, le syndicat des professionnels de la filière éolienne (350 membres), la circulaire vise notamment l'accélération du traitement des dossiers d'éolien terrestre, sources de controverses récurrentes dans l'opinion. "Il y a 5 GW de projets (d'éolien terrestre) en attente d'autorisation, soit 15% de la capacité déjà installée sur le territoire, c'est considérable", a-t-il souligné.
Alors que le développement de projets éoliens suscite de plus en plus d'opposition, freinant leur déploiement, le gouvernement veut faire adopter un projet de loi pour accélérer les procédures et rattraper le retard de la France dans l'éolien et le solaire.
En février, dans un discours prononcé à Belfort, peu avant la guerre en Ukraine, le président Emmanuel Macron avait fixé les lignes de la nouvelle politique énergétique de la France, en annonçant un vaste plan de relance du nucléaire civil et l'essor de l'éolien marin, mais un coup de frein sur les éoliennes terrestres. "Dans la situation énergétique que nous connaissons avec des hivers qui s'annoncent difficiles au moins jusqu'en 2025, l'indisponibilité d'une partie du parc nucléaire et la crise du gaz russe, l'éolien, le solaire et la méthanisation sont les seuls moyens de production que nous avons pour produire des megawattheures en plus", a souligné Michel Gioria, délégué général de France énergie éolienne.
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