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En Hongrie, la marche des fiertés se transforme en grande manifestation anti-Orban
information fournie par Reuters 28/06/2025 à 16:41

par Anita Komuves

Des dizaines de milliers de personnes ont défilé samedi dans les rues de la capitale hongroise, transformant la marche des fiertés LGBT interdite par les autorités en grande manifestation antigouvernementale.

La foule s'est rassemblée sur une place près de la mairie de Budapest avant de défiler dans la ville, certains manifestants brandissant des drapeaux arc-en-ciel, d'autres des pancartes se moquant du Premier ministre Viktor Orban.

"Il s'agit de bien plus que l'homosexualité... C'est peut-être la dernière occasion de défendre nos droits", a déclaré Eszter Rein Bodi, l'une des participantes.

"Aucun d'entre nous n'est libre tant que tout le monde ne l'est pas", pouvait-on lire sur une pancarte.

De petits groupes de contre-manifestants d'extrême droite ont tenté de perturber le défilé, mais la police les a tenus à l'écart et a détourné l'itinéraire de la marche pour éviter tout affrontement.

Le gouvernement nationaliste de Viktor Orban a restreint les droits de la communauté LGBTQ+ au cours de la dernière décennie, et le Parlement a voté en mars une loi autorisant l'interdiction de la marche des fiertés en invoquant la nécessité de protéger les enfants.

Les opposants considèrent que cette mesure s'inscrit dans le cadre d'une politique liberticide plus large à l'approche des élections générales de l'an prochain, un scrutin à haut risque pour le Premier ministre, largement devancé dans les sondages d'opinion par le chef de file de l'opposition, Peter Magyar.

Selon les organisateurs, des représentants d'une trentaine de pays ont participé à la marche interdite, soutenue par des dizaines d'organisations de la société civile hongroise comme par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.

"Le droit de réunion est un droit humain fondamental et je ne pense pas qu'il doive être interdit. Ce n'est pas parce que quelqu'un n'aime pas la raison pour laquelle vous descendez dans la rue, ou qu'il n'est pas d'accord avec vous, que vous n'avez pas le droit de le faire", a déclaré Krisztina Aranyi, une autre manifestante.

Le maire de Budapest, Gergely Karacsony, a bien tenté de contourner la loi en présentant la marche des fiertés comme un événement municipal, qui n'aurait pas nécessité d'autorisation, mais le ministère de l'Intérieur l'a malgré tout interdite.

Viktor Orban a prévenu vendredi que les organisateurs et les participants devraient assumer les "conséquences juridiques" de leur présence. Son ministre de la Justice, Bence Tuzson, a écrit cette semaine aux ambassades étrangères à Budapest pour leur rappeler que l'organisation d'un événement interdit est passible d'un an de prison.

La loi qui autorise l'interdiction de la marche des fiertés permet à la police d'imposer des amendes et d'utiliser des caméras de reconnaissance faciale pour identifier les participants.

(Reportage d'Anita Komuves, avec la contribution de Krisztina Fenyo et Krisztina Than; version française Tangi Salaün)

2 commentaires

  • 18:05

    c est amusant Orban à le soutien de la majorité de la population contrairement à Macron , Starmer ... qd à Merz .. il a la confiance d un allemand sur 5 ... c est vrai qu il n y a pas le suffrage universel en Allemagne ... on peut arriver au pouvoir meme en etant pas specialement populaire ...


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