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En crise, Cuba tente un "taux de change flottant" pour contrer la chute de son peso
information fournie par Boursorama avec Media Services 19/12/2024 à 12:10

Les taux en vigueur varient presque du simple au triple entre le marché officiel et parallèle. Pour y remédier, le gouvernement de l'île, en proie à une inflation nouvelle et massive, va mettre en place un régime hybride.

( AFP / YAMIL LAGE )

( AFP / YAMIL LAGE )

Cuba va mettre en place un taux de change flottant du peso qui devrait réduire l'écart du cours officiel avec le marché parallèle, a annoncé mercredi 18 décembre le Premier ministre Manuel Marrero, alors que l'inflation a atteint fin octobre 28% sur un an.

Ce "nouveau régime des changes suppose une plus grande flexibilité du taux de change, (et) le taux doit varier lorsque les conditions de l'offre et de la demande de devises changent", a déclaré M. Marrero lors d'une session parlementaire.

"Il s'agit d'un processus qui se déroulera progressivement", a ajouté M. Marrero en dressant un bilan du plan gouvernemental lancé il y a un an pour "corriger les distorsions et relancer l'économie".

Depuis la mise en oeuvre d'une réforme monétaire et l'ouverture de certains secteurs à des acteurs privés en 2021, le peso cubain a souffert d'une très forte dépréciation, avec l'émergence d'un marché parallèle qui a favorisé une inflation galopante, un phénomène jusque-là inconnu des Cubains dans un contexte d'économie étatique centralisée. Alors que le taux de change officiel est de 120 pesos pour un dollar, ce dernier s'échangeait mercredi à 320 pesos au taux parallèle.

Trente ans de crise

Fin octobre, l'inflation atteignait de 28%, a précisé M. Marrero. Elle "s'est légèrement ralentie" mais "reste élevée", a-t-il reconnu. L'inflation annuelle avait atteint 70% en 2021, 39% en 2022 et 30% en 2023, selon des chiffres officiels. Ni le Premier ministre, ni le ministre de l'Economie et de la Planification, Joaquin Alonso Vazquez, n'ont fourni d'estimation du produit intérieur brut (PIB) pour 2024. Mi-novembre, le ministre de l'Economie avait cependant estimé que la croissance serait nulle ou en baisse en raison des catastrophes naturelles (deux ouragans et un séisme) et des coupures générales d'électricité qui ont affecté l'île ces derniers mois. En 2023, le PIB cubain avait baissé de 1,9 %.

Concernant les exportations, "les résultats espérés n'ont pas été atteints", avait indiqué dès mardi le gouvernement, cité par le presse officielle. Entre 2019 à 2023, les exportations de biens et de service ont baissé de 31,9%, en raison de la chute de certains prix à l'international ainsi que de "la faible productivité nationale". Ces baisses concernent surtout le sucre, le nickel et le charbon de bois. Pour 2025, le gouvernement table sur une croissance du PIB de 1%.

Cuba traverse sa pire crise économique depuis trente ans. L'île communiste, sous embargo américain depuis 1962, peine à relancer son économie, sous les effets conjugués de faiblesses structurelles et du renforcement des sanctions américaines.

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