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Durcissement des régularisations: le monde économique invite à la modération
information fournie par Boursorama avec AFP 27/01/2025 à 20:37

Le monde économique, ministres de Bercy en tête, appelle à ne pas durcir outre mesure les conditions de régularisation des étrangers en France, comme le souhaite Bruno Retailleau, sous peine de voir certains secteurs péricliter.

( AFP / BERTRAND GUAY )

( AFP / BERTRAND GUAY )

Le ministre de l'Intérieur a lancé la semaine dernière une circulaire "beaucoup plus stricte" sur la régularisation des étrangers sans papiers, comme le passage de cinq à sept ans de la durée de séjour en France pour y prétendre.

Le ministre de l’Économie Éric Lombard, considère pour sa part que "nous avons besoin d'une immigration de travail, les entrepreneurs le souhaitent".

"Bien sûr" la France doit rester un pays d'immigration, a-t-il lancé dimanche sur LCI, contredisant l'affirmation de M. Retailleau selon laquelle "l'immigration n'est pas une chance pour la France" : "Ce n'est pas ma vision".

La ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin a de son côté considéré sur BFMTV que des personnes "qui apportent des choses, travaillent pour notre pays, s'intègrent, doivent trouver leur place".

Selon les chiffres de l'Insee, en 2023, il y avait 3,5 millions d'actifs immigrés sur le marché du travail, représentant 12% de la population active en France.

- Débat "éruptif" -

L'Umih et le GHR, principales organisations professionnelles de la restauration, sont inquiètes de la circulaire. La première a demandé un rendez-vous à M. Retailleau pour lui expliquer "la réalité de l'emploi" dans le secteur.

La présidente du GHR, Catherine Quérard, a trouvé "important que la procédure de régularisation d'un étranger qui justifie d'un emploi salarié reste possible".

Les patrons de personnes sans papiers peuvent appuyer la demande de régularisation en démontrant qu'ils n'ont pu recruter autrement.

Dans la restauration, toujours selon l'Institut de la statistique et des études économiques, parmi les hommes en situation d'emploi, figuraient en 2021 8% des immigrés nés hors d'Europe, contre 3% des hommes non immigrés et non descendants d'immigrés.

Sur le sujet, la parole du président du Medef Patrick Martin est rare, car il s'agit d'un débat "éruptif", observe son entourage, mais claire.

Fin 2023, il a évalué à 3,9 millions de personnes les besoins de la France en main d’œuvre immigrée d'ici 2050.

Alors que la natalité chute en France, M. Martin a rappelé que "le régime social y est fondé sur l'emploi et les cotisations des entreprises et des salariés". "La démographie est une science exacte, et ce sont des tendances lourdes", a-t-il constaté.

"Certes, l’immigration contribue à augmenter certaines dépenses publiques", remarquait de son côté en octobre l'économiste à la Paris School of Economics Ekrame Boubtane.

- "Maîtrisée -

"Mais elle contribue à augmenter la production nationale et permet ainsi de réduire la charge des dépenses publiques consacrées aux personnes âgées", outre "les impôts et cotisations sociales" payés par ces personnes.

Au total, selon elle, "l’immigration ne pèse pas sur les finances publiques".

Le nouveau président de la CPME Amir Reza-Tofighi, patron de Vitalliance, géant de l'aide à la personne, connaît bien le problème.

Dans des secteurs tendus comme l'aide à domicile, la restauration, la sécurité, le bâtiment ... "on a besoin de main d'oeuvre étrangère, sinon on n'a pas la ressource nécessaire", affirme-t-il.

Il refuse de "se positionner sur le sujet global de l'immigration, que les politiques doivent trancher avec les citoyens".

Mais, en tant que patron, et patron de la Confédération des PME, il propose que l'Etat, en accord avec les branches professionnelles, puisse à terme chiffrer les besoins de recrutement secteur par secteur, et attribuer des titres de séjour en conséquence, sous peine ensuite pour ces personnes de perdre leur titre si elles ne se conformaient pas au travail proposé.

"Il ne s'agirait pas d'ouvrir les frontières, et même l'inverse", soutient M. Reza-Tofighi. "Mais de sortir d'un système qui fait qu'aujourd'hui des entreprises doivent faire avec une immigration irrégulière, et de créer une vraie politique au service de l'économie, maîtrisée".

6 commentaires

  • 28 janvier 11:25

    Le monde économique pour son bénéfice ferait bien de faire son boulot sans chercher à influer sur les décisions politiques.


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