Dans sa déclaration de politique générale, François Bayrou a mis en avant une interprétation contestée par le Conseil d'orientation des retraites (COR). Appelée dans le cadre d'une mission "flash", la Cour des comptes souhaite établir un "socle" clair, construit sur la réalité des chiffres.

Pierre Moscovici, à Paris, en mars 2024 ( AFP / DIMITAR DILKOFF )
Quel est le poids des retraites sur la dette de la France? Cette question est l'objet d'une controverse, entre les chiffres avancés par le Premier ministre François Bayrou, et le Conseil d'orientation des retraites (COR). "Nous essaierons d'établir la vérité des chiffres, objective, pour faire en sorte que ce soit aussi un socle" à la discussion avec les partenaires sociaux, a indiqué sur ce point le Premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, lors de ses voeux à la presse jeudi 16 janvier.
Selon le Premier ministre, les dépenses liées aux retraites représentent la moitié des "1.000 milliards de dette supplémentaires accumulées" par la France "ces dix dernières années", mais de son côté, le Conseil d'orientation des retraites (COR) - organisme chargé d'éclairer les débats sur les retraites, rattaché à Matignon - a calculé dans son dernier rapport un déficit bien moindre. L'écart entre le diagnostic du Premier ministre et celui du COR vient d'une prise en compte différente de la contribution de l'Etat.
Moscovici promet la mise en "contradiction" des chiffres
Pierre Moscovici a précisé qu'il rencontrerait les organisations syndicales et patronales "à partir de demain" (vendredi 17 janvier, ndlr), précisant avoir déjà "constitué une équipe". "Nous ne sommes pas une administration", et "le travail sera indépendant, nous ne sommes pas là pour valider des chiffres", a assuré l'ancien ministre.
Dans sa déclaration, François Bayrou a défendu une position controversée sur le poids des retraites dans le déficit public, relançant un débat technique et politique. "J'ai la plus grande considération pour le COR. Ses travaux sont une base essentielle d'analyse", a considéré Pierre Moscovici, précisant qu'une "contradiction" aura lieu, avec des échanges entre la Cour des comptes, les administrations, ainsi qu'avec le COR.
Pierre Moscovici a par ailleurs indiqué que la mission confiée par François Bayrou à la Cour des comptes sur les retraites devrait prendre "quelques semaines". Dans sa déclaration de politique générale mardi, le chef du gouvernement a indiqué vouloir remettre "en chantier" la réforme des retraites, et chargé la Cour des comptes d'une mission pour établir rapidement "un constat" fondé sur "des chiffres indiscutables".
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