(Actualisé avec éléments biographiques)
Dick Cheney, considéré comme l'un des plus puissants vice-présidents de l'histoire des Etats-Unis et ardent promoteur de la guerre de 2003 en Irak, est mort à l'âge de 84 ans, a annoncé sa famille mardi.
Vice-président de George W. Bush de 2001 à 2009, l'ancien élu républicain, qui fit aussi carrière d'homme d'affaires dans le milieu pétrolier, a succombé lundi soir aux complications d'une pneumonie et d'une maladie cardio-vasculaire, a précisé sa famille dans un communiqué.
Il souffrait depuis longtemps de problèmes cardiaques, ayant connu son premier malaise dès l'âge de 37 ans. Il a bénéficié d'une greffe de coeur en 2012.
Représentant du Wyoming au Congrès des Etats-Unis de 1979 à 1989 puis secrétaire à la Défense de George Bush père de 1989 à 1993, Dick Cheney, né en 1941, était déjà un personnage chevronné de la politique américaine lorsque George W. Bush le choisit comme colistier pour l'élection présidentielle de 2000, qu'il allait remporter de justesse.
En tant que vice-président, ce natif du Nebraska s'est évertué à élargir les prérogatives de la Maison blanche qu'il jugeait affaiblies depuis le scandale du Watergate dans les années 1970, qui avait contraint à la démission le président républicain Richard Nixon, dont il fut le collaborateur.
Il s'est aussi alors employé à développer sa propre influence en mettant en place une équipe de sécurité nationale souvent perçue comme un pouvoir au coeur du pouvoir à Washington.
Dick Cheney a été l'un des plus fervents partisans de l'invasion de l'Irak par les Etats-Unis en 2003, martelant la nécessité d'empêcher ce pays d'accumuler des armes de destruction massive. Aucun arsenal de ce type ne fut ensuite jamais trouvé en Irak.
Cette détermination, les liens non prouvés qu'il établissait entre l'Irak de Saddam Hussein et Al Qaïda après les attentats du 11 septembre 2001 puis sa défense des méthodes d'interrogatoire contestées mises en oeuvre par l'armée américaine en Irak, telles que les simulations de noyade et les privations de sommeil, lui valurent d'affronter régulièrement d'autres membres de l'administration de George W. Bush tels que les secrétaires d'Etat successifs Colin Powell et Condoleezza Rice.
Un peu plus d'une décennie plus tôt, en tant que secrétaire à la Défense, il joua aussi un rôle de premier plan dans la première guerre du Golfe déclenchée après l'invasion du Koweït par l'Irak en août 1990.
Entre ces deux mandats au sein de l'administration à Washington, Dick Cheney a dirigé de 1995 à 2000 le géant des services parapétroliers Halliburton, qui lui versa 35 millions de dollars au moment de son départ. Halliburton fut ensuite l'un des principaux bénéficiaires des contrats attribués en Irak après le renversement de Saddam Hussein, ce qui valut de nombreuses critiques de la part de ses adversaires.
Sa fille, Liz Cheney, est aussi devenue une influente élue républicaine au sein de la Chambre des représentants. Elle a toutefois perdu son siège après s'être opposée frontalement à Donald Trump et avoir voté en faveur de la destitution du président républicain à la suite de l'assaut de ses partisans contre le Capitole le 6 janvier 2021.
Dick Cheney a approuvé les prises de position de sa fille et avait annoncé qu'il voterait en faveur de la candidate démocrate Kamala Harris à l'élection présidentielle de 2024, remportée par Donald Trump.
"Au cours des 248 années d'existence de notre pays, jamais un individu n'avait représenté une menace plus grande contre notre république que Donald Trump", avait-il prévenu.
(Avec Steve Holland à Washington et Gursimran Kaur à Bangalore, version française Bertrand Boucey, édité par Blandine Hénault)

0 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer