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Déserts médicaux : l'UFC-Que Choisir attaque l'Etat pour "inaction"
information fournie par Boursorama avec Media Services 21/11/2023 à 11:11

Face au "refus obstiné" du gouvernement de "réguler l'installation des médecins", l'association de défense des consommateurs a décidé de déposer un recours devant le Conseil d'Etat.

( AFP / PHILIPPE HUGUEN )

( AFP / PHILIPPE HUGUEN )

"En France, la fracture sanitaire est abyssale", dénonce l'association UFC-Que Choisir, qui dévoile mardi 21 novembre une étude sur "l'aggravation dramatique" de la démographie médicale. L'association de défense des consommateurs estime que "deux raisons s'additionnent et nourrissent ce phénomène : la mauvaise répartition des professionnels libéraux de santé et les dépassements d'honoraires qui ne cessent de progresser."

Dans ce contexte, l'UFC-Que Choisir lance une campagne nationale pour alerter et mobiliser l’opinion et attaque l'Etat en justice pour "inaction" face à l'inégalité aux soins. "Après des années de négociations auprès des décideurs politiques qui restent sans réponse, l'UFC-Que choisir saisit aujourd'hui le Conseil d'Etat pour faire constater et sanctionner la coupable inaction gouvernementale" et "défendre le droit constitutionnel à la santé", écrit l'association dans un communiqué.

Elle dénonce en particulier "le refus obstiné des autorités de réguler l'installation des médecins" , et invite les Français à signer et "partager massivement" une pétition.

Un enfant sur deux vit dans un lieu déserté des pédiatres

Médecins généralistes, gynécos, ophtalmos, pédiatres... L'UFC-Que Choisir a mis à jour sa carte interactive des inégalités d'accès aux médecins "en accès direct", élaborée en 2022 à partir de données publiques et issues de la littérature scientifique. "Sans surprise, la désertification médicale s'accentue, du fait de la hausse des besoins" et d'une "vague de départs en retraite", observe-t-elle.

L'étude croise deux critères : l'éloignement géographique des médecins, les "déserts" étant caractérisés par une densité 60% inférieure à la moyenne pour les spécialistes situés à moins de 45 minutes de route, ou 30 minutes pour les généralistes, et les tarifs pratiqués. Ainsi, 19,3% des Français résident dans un désert médical pour l’ophtalmologie, 24,8% des femmes dans un désert médical gynécologique et 28,9% des enfants dans un désert médical pédiatrique , analyse l'UFC.

En excluant les praticiens qui pratiquent des dépassements d’honoraires, "la situation devient absolument catastrophique": plus d'un enfant sur deux vit dans un lieu déserté des pédiatres, 59,3% des Français dans un désert médical pour les ophtalmologues, et 69,6% des femmes pour les gynécologues, déplore l'UFC.

Les généralistes sont mieux répartis, avec 2,6% des patients classés en désert médical, soit 1,7 million de personnes, auxquels l'association ajoute 21% de patients ayant un "accès difficile" (densité au moins 30% inférieure à la moyenne). Entre 2021 et 2023, 44,4% de la population "a vu l'accessibilité aux généralistes se dégrader".

Des bénévoles ont contacté anonymement 2.642 médecins généralistes pour leur demander s'ils accepteraient de les suivre en tant de médecin traitant. La majorité (51,5%) ont refusé, contre 44% lors d'une précédente enquête en 2019. La plupart suivaient déjà trop de patients (74%), ou devaient bientôt partir en retraite (12%).

L'association a également contacté 761 ophtalmologues, dont 28% ont refusé de planifier un rendez-vous, la majorité proposant des délais très longs, soit 65 jours en moyenne.

1 commentaire

  • 21 novembre 11:38

    Les 3 principales causes du manque de médecins ne sont pas abordées dans l'article. Numérus clausus extrême pendant 40 ans. Numérus clausus largement encouragé par la gauche pour qui le nombre de médecins augmentait les dépenses de santé. Ensuite la fiscalité: Cotisations et impôts font que 75 à 80 % des revenus des médecins sont prélevés. Enfin la féminisation, les femmes veulent travailler 35H et font des carrières plus courtes.


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