
Une manifestation à Wattrelos, le 3 février 2014. (illustration) ( AFP / PHILIPPE HUGUEN )
Une soixantaine de salariés d'un entrepôt de la Redoute se sont rassemblés vendredi matin au siège de l'entreprise à Roubaix (Nord) pour protester contre leur externalisation et demander le maintien de leurs acquis sociaux, a constaté une journaliste de l'AFP.
"La Redoute c'est nous" ont-ils crié dans le hall du siège de l'entreprise, où se tenait vendredi un CSE pour négocier ce plan d'externalisation.
A compter du 1er juin, La Redoute veut confier à la société ID Logistics la gestion opérationnelle de son entrepôt Quai 30 situé à Wattrelos, près de Roubaix, selon une déclaration de la direction transmise vendredi à l'AFP.
La Redoute prévoit de rester propriétaire de ce site logistique moderne, qui expédie 20 millions d'articles par an.
L'externalisation "permettrait de développer le plein potentiel de Quai 30 en accueillant de nouveaux clients et marques tiers sur un site qui n'est utilisé qu’à 50% de ses capacités aujourd'hui", et de "renforcer l'efficacité opérationnelle", fait valoir la direction.
Les syndicats dénoncent toutefois un "abandon" des 322 salariés du site, souvent âgés, et qui s'inquiètent de bientôt dépendre de la convention collective des transports routiers, jugée moins avantageuse, alors que leurs salaires sont déjà bas.
"La convention de la VAD (vente à distance, NDLR), ce n'est déjà pas beaucoup mais demain ça risque d'être encore pire", avec par exemple "cinq jours de carence en cas d'arrêt maladie", alerte Smaïl Bella, délégué central CGT. Il s'inquiète aussi pour le maintien des emplois à moyen terme.
"En terme de rémunération globale pour les salariés, il n'y a pas de changement", le maintien du 13e mois et des primes sont garantis, a assuré vendredi à l'AFP Patrice Fitzner, le directeur logistique de La Redoute.
Les syndicats pointent aussi le versement récent dans les caisses de l'entreprise de l'argent restant de la fiducie laissée par son ancien propriétaire, le groupe de luxe Kering, quand ce dernier a vendu La Redoute en 2014, afin de financer les mesures sociales liées aux 1.200 suppressions de postes à l'époque.
"I l reste 44 millions qui sont repartis dans les caisses de La Redoute et pour nous, une partie devrait être reversée aux salariés", déclare Sandrine Broucke, déléguée syndicale CFTC.
Appartenant aujourd'hui au groupe Galeries Lafayette, La Redoute donne désormais la priorité aux secteurs de l'ameublement et décoration de la maison, plutôt qu'au prêt-à-porter, son ancien coeur de métier.
L'entreprise, dont les racines remontent aux débuts du XIXe siècle emploie 1.600 salariés, pour un chiffre d'affaires annuel autour d'un milliard d'euros.
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