Face au Sénat américain, une responsable de l'ONG Regional Center for Human Rights a affirmé que son organisation avait recensé 165 "camps" d'enfants enlevés par la Russie, répartis entre territoires ukrainiens occupés, Russie, Bélarus et Corée du Nord.
Le sénateur Lindsey Graham, , lors d'une audition consacrée à l'enlèvement des enfants ukrainiens par la Fédération de Russie, le 3 décembre 2025 ( AFP / JIM WATSON )
"Chaque enfant doit être retrouvé, protégé et ramené chez lui". Au lendemain de l'adoption par l'ONU d'une résolution condamnant les transferts forcés d’enfants ukrainiens vers la Russie, leurs adoptions illégales et l’effacement de leur identité, l'Ukraine a accusé jeudi 4 décembre Moscou d'envoyer vers des camps de "rééducation" en Corée de Nord des enfants "enlevés" dans les territoires occupés par l'armée russe. Dans un communiqué, le médiateur ukrainien pour les droits humains, Dmytro Loubinets, a évoqué de nouvelles "informations" faisant état de l'existence de camps en Corée du Nord où des enfants ukrainiens sont soumis, selon lui , à une "russification" et une "militarisation" forcées. Les enfants ukrainiens ne peuvent pas être des armes entre les mains de l'agresseur", a plaidé M. Loubinets.
La veille, lors d'une audition devant le Sénat américain, Kateryna Rachevska, une responsable d'une ONG ukrainienne, Regional Center for Human Rights, a déclaré que son organisation avait recensé 165 "camps de rééducation" pour enfants ukrainiens enlevés par Moscou. Selon elle, ces lieux se trouvent dans les territoires ukrainiens occupés, en Russie, au Bélarus et en Corée du Nord.
Moins de 2.000 enfants récupérés
Mme Rachevska a affirmé que, selon son ONG, deux enfants venant respectivement de la Crimée annexée et de la partie de la région de Donetsk sous contrôle russe avaient notamment été envoyés dans un camp à Songdowon, en Corée du Nord, à 9.000 km de l'Ukraine. "On y enseignait aux enfants à +détruire les militaristes japonais+ et ils ont rencontré des anciens combattants (nord-coréens, NDLR) qui avaient attaqué en 1968 le navire Pueblo de l'US Navy", a-t-elle affirmé, une attaque qui avait alors suscité une crise entre Washington et Pyongyang.
L'Ukraine accuse la Russie d'avoir enlevé au moins 20.000 enfants ukrainiens depuis le début de l'invasion à grande échelle de l'Ukraine, en février 2022, et que seuls 1.850 d'entre eux ont pu être récupérés. En 2023, la Cour pénale internationale a émis un mandat d'arrêt contre Vladimir Poutine pour la "déportation illégale" d'enfants des zones occupées d'Ukraine vers la Russie.
Moscou dément ces accusations, assurant avoir sauvés ces enfants de la guerre et avoir mis en place des procédures pour les réunir avec leurs familles. L'Assemblée générale de l'ONU a appelé mercredi au retour immédiat et inconditionnel des enfants ukrainiens "transférés de force" en Russie, une question sensible dans les très difficiles négociations en cours sur un éventuel accord entre Kiev et Moscou pour trouver une issue au conflit, le plus meurtrier en Europe depuis la Deuxième Guerre mondiale.
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