Un deuxième syndicat de la profession a posé un préavis de grève pour la journée du jeudi 3 juillet, rejoignant l'UNSA-ICNA. Le premier syndicat du secteur a toutefois indiqué ne pas appeler à la mobilisation.

( AFP / CHARLY TRIBALLEAU )
Le trafic aérien sera t-il perturbé pour le coup d'envoi des vacances d'été? Un syndicat de contrôleurs aériens français a indiqué avoir déposé un préavis de grève pour le jeudi 3 juillet, à l'orée des vacances scolaires. Cette annonce coïncide partiellement avec un appel lancé par une autre organisation. Le premier syndicat de contrôleurs, le SNCTA (60% des suffrages), a pour sa part indiqué ne pas appeler à la grève.
L'USAC-CGT, troisième organisation représentative des aiguilleurs du ciel avec 16% des voix aux dernières élections professionnelles, dénonce comme l'UNSA-ICNA des effectifs insuffisants, ainsi qu'un "contexte social fortement dégradé" à la Direction générale de l'Aviation civile (DGAC). L'USAC-CGT réclame, dans un communiqué, entre autres "l’augmentation du plafond d’emploi DGAC qui ne permet pas actuellement d’anticiper les départs en retraite", "l’ouverture d’une négociation sur le maillage territorial des services de la DGAC qui a été imposé en force", ainsi qu'"une remise à plat des règles de fonctionnement du dialogue social".
Mercredi soir, l'UNSA-ICNA, deuxième syndicat des contrôleurs avec 17% des voix, a annoncé avoir maintenu son appel à la grève pour les 3 et 4 juillet, à l'issue d'une "réunion de conciliation" avec la DGAC qui s'est avérée infructueuse.
"Sous-effectif chronique"
"La DGAC ne formule aucune réponse aux alertes transmises pourtant depuis des semaines par l’UNSA-ICNA (sous-effectif structurel, projets techniques en échec, management toxique)", a déclaré le syndicat. Sollicitée jeudi matin, la DGAC n'a pas souhaité faire de commentaire dans l'immédiat. Mercredi, elle avait dit reconnaître "les difficultés liées à la situation de sous-effectif chronique, qui affectent la qualité du service rendu aux compagnies aériennes. C’est précisément pour y remédier qu’elle défend un plan de recrutement ambitieux".
Pour la DGAC, les revendications du syndicat portent sur "le contrôle de présence des contrôleurs, les rémunérations, et le recrutement". Une réforme est en cours pour établir un pointage des contrôleurs à la prise de poste, à la suite d'un "incident grave" à l'aéroport de Bordeaux fin 2022, quand deux avions avaient failli entrer en collision. Le Bureau d'enquêtes et d'analyses pour la sécurité de l'aviation civile (BEA) en avait fait peser la responsabilité sur une organisation défaillante du travail des contrôleurs, en dehors du cadre légal et sans respect du tableau de service.
Les ingénieurs du contrôle de la navigation aérienne (ICNA) figurent parmi les fonctionnaires les mieux payés, avec un salaire brut moyen "de l’ordre de 96.000 euros par an, soit environ 8.000 euros mensuels", selon un rapport du Sénat d'octobre 2024.
0 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer