Bruno Le Maire, lors de la passation de pouvoirs à Paris
L'ancien ministre français de l'Économie, Bruno Le Maire, a affirmé jeudi que certaines de ses recommandations visant à contenir le déficit public n'avaient pas été suivies et qu'il y avait eu une "grave erreur" technique dans l'évaluation des recettes, mais pas de volonté de tromper.
Le gouvernement du Premier ministre Michel Barnier, confronté à la détérioration des finances publiques, a dévoilé le mois dernier un projet de loi de Finances (PLF) pour 2025.
Il prévoit des économies et des hausses significatives d'impôts, avec pour objectif de ramener le déficit public de la France, qui devrait s'élever à 6,1% en 2024, à 5% du PIB en 2025.
"Quand on me dit que le déficit pour 2024 sera à 6,1%, c'est le choix du gouvernement actuel (...) Nous pouvions avoir en 2024, avec des mesures de redressement plus vigoureuses, un déficit autour de 5,5%", a dit Bruno Le Maire lors d'une audition sur la dégradation des finances publiques devant la commission des finances du Sénat.
L'ancien ministre conteste formellement la prévision de déficit public avancée en septembre par le gouvernement de Michel Barnier pour cette année.
"Il résulte de son choix, et de son seul choix, de ne pas reprendre à son compte l'intégralité de nos mesures de redressement", a-t-il dit, citant notamment des mesures de recettes sur les rentes énergétiques et sur les rachats d'actions.
Il a également déclaré que d'autres mesures proposées par le passé, dont une moindre revalorisation des prestations sociales et des retraites en août 2023, n'ont pas été suivies lors des arbitrages finaux.
L'ancien responsable de Bercy, en poste de 2017 à septembre dernier, a également assuré qu'il n'y avait eu "ni faute, ni dissimulation, ni volonté de tromper", mais "une grave erreur technique d'évaluation des recettes dont nous payons le prix et à laquelle j'ai répondu avec la plus totale détermination et la plus totale transparence".
Selon Bruno Le Maire, la crise sanitaire liée au COVID-19 et la crise inflationniste qui s'en est suivie, notamment après le début de la guerre en Ukraine en 2022, sont toutefois les principales causes du dérapage budgétaire.
Elles "ont profondément perturbé tous les indicateurs macroéconomiques, tous les indicateurs de recettes en France, en Allemagne, comme dans les autres pays européens", a-t-il déclaré.
(Rédigé par Diana Mandiá, édité par Kate Entringer)
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