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Défaillances d'entreprises : alerte rouge sur les PME et ETI, 2024 parmi les "pires années"
information fournie par Boursorama avec Media Services 08/01/2025 à 13:53

Après l'ère Covid du "quoi qu'il en coûte", le tissu des PME et ETI subit le contre-coup à un rythme alarmant.

(illustration) ( AFP / JACK GUEZ )

(illustration) ( AFP / JACK GUEZ )

Duralex, Caddie, Le Coq Sportif... mais aussi des centaines de petites entreprises. L'année 2024 a été éprouvante pour les PME et entreprises de taille intermédiaire (ETI), dont 5.265 ont fait défaut sur l'année écoulée. Ce chiffre est en augmentation de +51% par rapport à 2019. Au global, l'année 2024 a été l'"une des pires" depuis 2009 pour les défaillances d'entreprises, selon une étude de BPCE L'Observatoire publiée mercredi 8 janvier.

Ainsi, 66.422 entreprises ont souffert d'une défaillance l'an dernier, soit 28% de plus qu'en 2019, l'année qui a précédé la succession de crises (Covid, inflation...), un plus haut niveau depuis au moins 15 ans, l'âge de cette étude. Les défaillances ont même accéléré au 4e trimestre de 2024, avec un total de 17.966, contre 16.712 sur la même période un an plus tôt.

Et, ce que BPCE L'Observatoire qualifie de "signal d'alerte majeur", les défaillances ont touché l'an dernier 5.265 PME et ETI, soit une hausse de 51% par rapport au niveau d'avant-Covid, dont +57% pour les entreprises de plus de 100 salariés (170 défaillances l'an dernier). Au total, 260.000 emplois ont ainsi été menacés en 2024 par ces défaillances.

La situation est due à "un environnement économique des entreprises qui se dégrade depuis quelques mois", selon l'étude. En dépit d'une croissance qui résiste (+1,1% en 2024) et d'un taux de chômage qui reste modéré, les entreprises "semblent particulièrement fragilisées par une activité économique et des marges plus contraintes que la moyenne", tandis que "les stigmates des chocs précédents" demeurent.

Pour résister à la crise, les critères d'avant n'en sont plus

S'y ajoute l'incertitude politique qui pèse sur les décisions d'investissements déjà en net repli depuis plusieurs trimestres. "En soi le nombre de défaillances n'est pas un sujet de préoccupation majeur", a nuancé mercredi lors d'une conférence de presse Alain Tourdjman, directeur études et prospective du Groupe BPCE. "Ce qui est grave est qu'elles soient concentrées sur les PME-ETI", a-t-il souligné. "Une taille critique importante et une certaine maturité, habituellement critères de résilience pour une entreprise, ne le sont plus actuellement", a poursuivi Julien Laugier, économiste du groupe.

Les mesures du quoi-qu'il-en-coûte avaient évité de nombreuses défaillances de 2020 à 2022. Selon l'étude, 37% de celles évitées se sont désormais manifestées, et le rattrapage atteint, voire dépasse, 100% pour les PME-ETI, jusqu'à 130% pour les entreprises de plus de 100 salariés.

Pour 2025, BPCE L’Observatoire envisage une légère augmentation des défaillances, à environ 68.000, "un plus haut historique", et +2% par rapport à 2024, avant une possible décrue en 2026. Cette année, ce sont les plus petites structures qui subiraient le rattrapage, par "contagion" de la défaillance des PME-ETI à leurs petits sous-traitants.

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